Le procès de cinq anciens étudiants en médecine vétérinaire s'est ouvert aujourd'hui à Marche-en-Famenne. Ils sont inculpés dans le cadre d'un baptême estudiantin qui a dégénéré en septembre 2013. Fanny, une étudiante française avait dû être hospitalisée après avoir ingurgité d'importantes quantités d'eau, au point de souffrir d'un œdème cérébral. Sébastien Prophète et Alain Hougardy suivent le procès pour le RTLINFO 19H.
Aujourd’hui, les prévenus sont des vétérinaires diplômés. En 2013, ils étaient en dernière année, à l’université de Liège. Ils participaient, fin septembre, à une soirée à Rendeux, dans le cadre du baptême estudiantin. Quatre des cinq prévenus sont poursuivis pour avoir, ce soir-là, obligé Fanny, une jeune étudiante, à ingurgiter environ 10 litres d’eau en quelques heures. Elle finit à l’hôpital dans le coma durant trois jours. "Une chose est très claire, c’est qu’on l’a fait boire, et il y a eu des pressions pour qu’elle boive plus que de raison. Résultat des courses, elle a souffert d’un œdème cérébral, et les séquelles elles sont là, et elle doit vivre avec elles au quotidien", explique Bernard Ceulemans, avocat de la victime.
Une convention, signée par les parrains et marraines de baptême les avertit qu’une consommation d’eau excessive est dangereuse. Ce matin, les prévenus s’expliquent: "Je ne me suis pas rendu compte des quantités ingurgitées", dit Aurélie. "Nous n’avions pas l’intention de porter atteinte à son intégrité physique", poursuit Maxime.
Le soir des faits, Fanny aurait pu tout arrêter et signer un document mettant fin à son baptême. Mais dans cette faculté, relève la présidente du tribunal, pour se sentir bien, il faut être baptisé. "Très franchement, ma cliente est profondément attristée, très profondément touchée par tout cela. Moi j’estime que les personnes qui sont poursuivies ici sont en train de répondre d’une problématique beaucoup plus large, qui est la problématique du baptême", explique Jean-François Chefneux, avocat d’une prévenue.
Les prévenus sont inculpés coups et blessures involontaires, certains de traitement inhumain ou dégradant. Ils risquent jusqu’à dix ans de prison. Un avocat s’attend plutôt à des peines de travail. Le jugement devrait être prononcé fin février.
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