Le 29 mai 2018 à Liège, Benjamin Herman s’empare des armes de deux policières avant de les abattre froidement. Il fait de même avec Cyril, âgé de 22 ans. Une folie criminelle qui a commencé plus tôt par le meurtre extrêmement violent de Stéphane Wilmet, ancien co-détenu de l'assaillant. Si l’intention terroriste ne fait aucun doute pour le meurtre des agents et de Cyril, le mobile concernant la première victime reste obscure, d’après nos recherches il est peut-être lié à une carabine 22 long Rifle que Michael Wilmet devait potentiellement fournir à Benjamin Herman. RTL info a suivi cette piste.
Plusieurs semaines avant l’attaque terroriste, Benjamin Herman se renseigne auprès de différents co-détenus pour obtenir une arme. Tous connaissent sa radicalisation et refusent de l’aider dans cette recherche. Une semaine avant l’attentat, certains prisonniers sont à nouveau sollicités, cette fois par l’un des très proches - au sein de la prison de Marche-en-Famenne - de Benjamin Herman : Joey Leclerc. Ce dernier est lui aussi radicalisé (soupçonné d’être un possible complice de l’attentat, il a été transféré à la prison de Leuze-en-Hainaut peu de temps après l’attaque).
Joey Leclerc s’intéresse particulièrement à une carabine 22 long rifle, il demande à certains détenus: "Est-ce que ça tue une 22 long ?".
L’un des détenus à qui il a posé cette question a livré son sentiment à RTLinfo: "Avec le recul, j’ai vraiment l’impression que lui et Herman savaient comment se procurer cette 22 long à l’extérieur. Il était sur un plan sérieux… C’était cette arme-là et pas une autre dont Joey parlait. Comme s'ils étaient en sa possession ou s’ils étaient certains de pouvoir l'avoir."
Perruches, cannabis et armes lourdes
Michaël Wilmet avait 30 ans lorsqu’il a été assassiné par Benjamin Herman de plusieurs coups extrêmement violents à la tête. Le terroriste s’est rendu au domicile de son ancien co-détenu au lieu de rentrer à la prison à la fin de son congé pénitentiaire, et ce, quelques heures avant son attaque. Michael Wilmet était connu de la justice pour des infractions liées au trafic de stupéfiants. Sur les réseaux sociaux il affiche ses goûts en publiant de nombreuses photos: les oiseaux, le cannabis et les armes.
Six jours avant l'attentat de Benjamin Herman, il publie cette photo avec ce commentaire:
Mais d’après une de ces connaissances en prison ce n’était pas un vrai dur: "C’est vrai qu’il aimait les armes… mais en photos ! A l’extérieur, il préférait s’occuper de ses oiseaux. Dans le passé, il a eu des problèmes pour trafic de stupéfiants... pas pour du grand banditisme!".
Cette source a eu une idée précise du mobile du meurtre de Michael Wilmet:"Sans connaitre le motif terroriste de la demande, il a peut-être dit ou fait croire à Benjamin Herman qu’il savait lui procurer une 22 long. Finalement, il n’a pas pu l’obtenir ou alors méfiant, il n’a plus voulu le faire et lorsque Benjamin Herman a compris qu’il avait été mené en bateau, il a pété les plombs."
Michaël Wilmet était donc peut-être la personne qui devait fournir l’arme 22 long rifle évoquée par Joey Leclerc auprès de certains prisonniers. Mais la transaction n’a finalement pas eu lieu. Cette théorie plausible expliquerait le déferlement de violence de Benjamin Herman contre lui car ce dernier était décidé à agir sans attendre.
En l'absence de fusil, Benjamin Herman a finalement pris le risque de s’emparer des armes de poing des policières. Notons que Joey Leclerc, le proche - radicalisé - de Benjamin Herman, avait lui aussi demandé une autorisation de sortie ce jour-là, une sollicitation qui a été refusée.
Selon plusieurs détenus de Marche-en-Famenne, quelques jours avant l’attaque, Joey Leclerc a crié depuis sa cellule à Benjamin Herman "N’y va pas sans moi!".
Le terroriste de Liège a finalement tué quatre personnes dans un déferlement de violence.
Benjamin Samyn
Vos commentaires