La police est sur le pont depuis une semaine maintenant, suite à l’apparition d’émeutiers qui ont profité du mouvement des gilets jaunes. Cela représente un effectif de 500 hommes par 24h, qu’il s’agisse de police locale ou fédérale. Soit un total de 5.000 heures de présence policière toutes les 24h pour la province du Hainaut, où ont eu lieu les échauffourées.
Huit nuits de mobilisation. À Feluy, où se concentrent encore l’attention et les hommes. À Charleroi, pour trois nuits d’émeutes. 500 hommes sont mobilisés chaque jour. Soit 5.000 heures de travail à chaque tour d’horloge, au sol et dans les airs, pour faire face à l’urgence.
"On reçoit vraiment l’horaire au jour le jour. Nous savons quand nous débutons, nous ne savons pas quand nous finissons, explique Philippe Bailly, mandataire syndical permanent pour la province du Hainaut du Syndicat libre de la Fonction publique. "Bien souvent, on fait 2-3-4 heures en plus que ce qui était prévu. Puisque les événements le réclament (...) Il y a énormément d’heures supplémentaires. Quand on va faire les comptes par après, ça représente un coût énorme ! (...) Les policiers sont professionnels et en situation de crise, ils réagissent adéquatement. Les deux premiers jours, nous avons des collègues qui ont fait plus de 23 heures, nous en avons même qui ont dépassé les 24 heures de service d’affilée pour pouvoir assurer la sécurité, aussi bien des citoyens que des biens".
500 hommes mobilisés par tranches de 24 heures
Estimation des heures de travail cumulées des forces de police: de 750.000 à 1 million d’euros. Sans compter les dégradations aux équipements, aux véhicules, qui sont toujours en cours d’évaluation. Les dégâts et les salaires devront être supportés par les communes et le fédéral.
"Les actions criminelles ont un coût pour la collectivité", indique Tommy Leclercq, gouverneur de la Province du Hainaut. "On a eu besoin d’un appui aérien, c’est à dire les hélicoptères de la police fédérale, de jour, de nuit. L’appui terrestre, avec 500 hommes par tranches de 24 heures", égrène-t-il. "Je rappelle qu’on a connu Feluy, et on y est toujours, car le compteur continue à tourner parce qu’il faut toujours garder une vigilance pour protéger le site pétrochimique. A cela s’est additionné Charleroi. Il y a eu une transhumance du phénomène de Feluy à Charleroi. Depuis le 20 novembre, effectivement, les coûts de l’appui terrestre policier, ajouté à l’appui terrestre militaire complémentaire: ce sont en tout 500 hommes par tranches de 24 heures".
La charge de travail est rude pour les policiers
La zone de police de Mariemont est la plus concernée par le déploiement, car Feluy est sur son territoire. Ses 138 policiers sont presque tous intervenus lors des échauffourées. Leur horaire change tous les jours. "Le ministre a signé une dérogation pour sortir du cadre de l’organisation du temps de travail de façon à pouvoir tenir", indique Philippe Bailly. "Si on avait dû respecter à la lettre le temps de travail, impossible d’assurer toutes les missions qui sont dévolues maintenant par rapport à la situation, qui est tout à fait exceptionnelle", explique-t-il.
Des zones voisines, ou plus lointaines comme Anvers, sont venues en renfort. Depuis 10 jours, dans la zone de police de Mariemont, des postes de proximité ne sont pas assurés. La fin d’année arrive, et la campagne Bob pourrait ne pas être une priorité.
Ce type de situation de crise n'a pas eu lieu depuis la grève de 1960, de mémoire de gouverneur.
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