(Belga) Quelque 150 personnes sont rassemblées lundi matin devant le Palais de Justice de Bruxelles pour demander la libération de Mounir Tahri, un militant syndical de la CSC, et de l'artiste Jiyed, arrêtés le 9 février dernier lors d'une opération de police menée à l'asbl culturelle flamande Globe Aroma. Les deux hommes sont actuellement détenus au centre fermé 127 bis et comparaîtront ce lundi devant la chambre du conseil de Bruxelles qui statuera de leur maintien en détention ou remise en liberté.
Le 9 février dernier, sept sans-papiers avaient été arrêtés à la suite d'une opération de police au sein de l'asbl Globe Aroma, un centre culturel qui travaille avec des artistes migrants. Cette action, régulière selon la police, a suscité bon nombre de réactions de la part du monde culturel et syndical belge. Selon le ministre de l'Intérieur Jan Jambon, l'opération policière avait été programmée dans le cadre du Plan Canal mis en place après les attentats de 2015 à Paris pour lutter contre le radicalisme et le terrorisme dans huit communes de Bruxelles, ainsi qu'à Vilvorde. "En interpellant Mounir Tahri, qui est militant syndicaliste, on malmène également la liberté de s'associer. Mounir Tahri est arrivé en Belgique en 2006 et a travaillé entre 2008 et 2012 pour une société sous-traitante dans le secteur du nettoyage pour le Foyer Anderlechtois. Son employeur a profité des failles de la législation pour l'exploiter et Mounir n'a plus la possibilité de faire régulariser son séjour. La CSC a donc introduit un dossier pour exploitation économique au tribunal du travail et Mounir en a également introduit un autre au conseil du Conseil du contentieux des étrangers. Il est inconcevable pour nous qu'on puisse expulser alors qu'il a encore deux dossiers ouverts", indique Eva Maria Jimenez Lamas, responsable du Comité des travailleurs avec et sans papiers de la CSC Bruxelles "Nous nous étonnons par ailleurs du pouvoir discrétionnaire de l'Office des étrangers car Mounir Tahri est toujours détenu alors que d'autres personnes interpellées chez Globe Aroma qui n'avaient pas de dossier en cours, ont été remises en liberté. Sur base de quels critères statue dès lors l'Office des étrangers? Nous nous interrogeons également sur les motivations de ces arrestations violentes et traumatisantes, effectuées selon les uns dans le cadre du plan Canal ou dans celui d'un contrôle des comptes de l'asbl d'après les autres. Il règne un flou artistique dans ce dossier et tout le monde se renvoie la balle", conclut-elle. (Belga)
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