Quelques semaines avant l'autorisation de sortie de Benjamin Herman, une autre détenue radicalisée a quitté la prison de Marche-en-Famenne : il s'agit de Hajar Abrini, la cousine de Mohamed Abrini, le fameux homme au chapeau des attentats de Bruxelles. Elle avait été arrêtée en août 2017 en Grèce alors qu'elle voulait rejoindre la Syrie. C’est une information RTLINFO détaillée par Benjamin Samyn et Samuel Lerate.
En août 2017, Hajar Abrini passait devant la chambre du conseil de Liège. La jeune femme âgée d’une vingtaine d’années avait été arrêtée après avoir réalisé un voyage complexe pour rejoindre la Syrie. Partie de Barcelone vers la Turquie où elle avait été refoulée, elle s’était ensuite dirigée vers Milan en Avion. Elle avait alors effectué la liaison entre Milan et Bari en train et avait finalement pris un ferry vers Corfou où elle avait été privée de liberté.
Quelles conditions pour sa libération?
Aujourd'hui, neuf mois plus tard, Hajar Abrini a été libérée sous conditions. Dans ce type de dossier, les conditions sont généralement les suivantes. "Des conditions extrêmement strictes notamment l’interdiction de quitter le territoire national en combinaison avec la loi sur la nationalité qui permet de confisquer le passeport, l’interdiction d’applications cryptées telles que Signal et Telegram. Vous avez également un programme de déradicalisation" , a énuméré Gisèle Stuyck, avocate pénaliste, au micro de Benjamin Samyn pour nle RTLinfo 13H. Hajar Abrini doit également reprendre des études et ne pas fréquenter de personnes radicalisées.
Elle avait donné rendez-vous à un djihadiste français
En mars 2017, elle avait organisé un rendez-vous dans un appart-hôtel bruxellois avec un djihadiste en provenance de France qui se faisait appeler Abou Ayoub. Une rencontre finalement avortée. La jeune femme aurait depuis apporté des garanties de sa bonne foi à la justice belge puisque le juge d’instruction a accordé une main levé et donc une libération. "Il n’est pas surprenant, dans le cadre de dossiers, même où il y a de la radicalisation, qu’on envisage une remise en liberté sous conditions strictes permettant à la personne, finalement, soit de démontrer sa bonne foi ou en tout cas laisser à l’enquête le temps qu’il lui faudra pour continuer d’avancer", a expliqué Xavier Carette, avocat pénaliste, face à la caméra de Samuel Lerate.
Hajar Abrini a quitté la prison de Marche-en-Famenne il y a un mois. Contactée, sa défense n’a pas souhaité faire de commentaire.
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