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Handicapée mentale, Ionela accuse un éducateur d'attouchements: ses parents dénoncent l'attitude du centre d'accueil

 
 

Véronique et Claude, les parents d'une jeune femme handicapée mentale, sont en colère. Ils affirment que leur fille a été victime d'attouchements sexuels dans le centre de jour de Bastogne. L'éducateur suspecté, toujours en fonction, est aujourd'hui renvoyé devant le tribunal correctionnel. Outre les attouchements, les parents dénoncent le fait que leur fille ait été exclue du centre juste après avoir déposé plainte. Nos journalistes Christophe Clément et Benjamin Vankelst ont interrogé les parents de la victime.

Tout commence au printemps dernier: interrogée par sa maman, Ionela, 28 ans, confie avoir subi les attouchements d’un éducateur du centre de jour qu’elle fréquente. La jeune fille, qui souffre d’un handicap mental, détaille les faits avant de fondre en larmes. "Elle me dit que l'éducateur l'emmenait dans une pièce en haut. Qu'il fermait la porte. Qu'il la félicitait pour son travail, qu'il était très fier d'elle. Et puis, ce sont les mots de Ionela: 'Son regard se mettait à changer. Il m'embrassait, il mettait la main dans mon pantalon, il me demandait de soulever mon t-shirt'. Elle voulait vraiment qu'il arrête ça", explique Véronique Rémiche, la mère de Ionela.

"Les faits qu'elle nous a détaillés nous font penser que son témoignage est valide à 100%. À cela s'ajoute un témoin qui crédibilise le fait qu'il y ait une relation anormale entre un éducateur et notre fille", affirme Claude Lacasse, le père de Ionela.

Le centre exclut Ionela

Les parents déposent plainte à la police, le lendemain, la direction du centre les informe de l’exclusion de leur fille adoptive. Une décision confirmée quatre mois plus tard dans un courrier officiel. "Nous n’avons aucun élément confortant les faits dénoncés par vos soins. La multiplication des plaintes montrent qu’il y a bien rupture de confiance entre nous", indique le document.

Les parents sont choqués par la position prise par le centre. "Notre fille a subi deux maltraitances. La maltraitance de l'éducateur et la maltraitance d'un centre qui l'abandonne, qui l'éjecte à la moindre difficulté", commente Véronique Rémiche.

Je voudrais qu'il y ait une gestion saine et correcte de ce genre de situation

Estimant les charges suffisantes, le parquet du Luxembourg vient pourtant de renvoyer l’éducateur devant le tribunal correctionnel. Les parents d'Ionela s’en félicitent, mais ils souhaitent à présent faire évoluer les mentalités au sein des centres d’accueil. "Nous nous sommes trouvés confrontés à un mur. Donc là je voudrais qu'il y ait une gestion saine et correcte de ce genre de situation dans le futur, pour toutes les familles confrontées à ce genre de problème", explique Claude Lacasse. "Ces institutions ont vraiment tout le pouvoir de décider, de prendre ou d'éjecter les personnes, parce que justement il n'y a pas d'autre centre dans la province et qu'ils ont tout le monopole", ajoute la mère d'Ionela.

La direction du centre n’a pas souhaité réagir publiquement. Elle affirme avoir agi en fonction des informations qu’elle possédait à l’époque et décidera dans les prochains jours s’il y a lieu de suspendre l’éducateur incriminé.


 

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