Fouad Bennane a un lourd passé judiciaire. Il est aussi le frère d'une des figures du grand banditisme: Anouar Bennane, membre de la bande à Habran.
Notre journaliste spécialisée en judiciaire et questions de terrorisme, Dominique Demoulin, a dressé le profil de Fouad Bennane sur le plateau du RTLinfo 19H. "Il est un délinquant de droit commun, comme Benjamin Herman (l'auteur de l'attentat terroriste de Liège, ndlr)", a entamé la journaliste. Il a été condamné à de multiples reprises pour braquages, vols, agressions. Il s'est radicalisé à la prison de Lantin, où il a côtoyé Benjamin Herman et a participé à le radicaliser.
Fouad Bennane est "porté sur la boisson"
Selon notre journaliste, Fouad Bennane figure sur la liste des "home ground terrorist" de l'OCAM (l'organe de coordination pour l'analyse de la menace) c'est-à-dire, ceux qui se sont radicalisés ici, sans jamais aller en Syrie. "Encore qu'il semble qu'il ait envisagé de le faire", nuance Dominique Demoulin. L'individu est considéré comme très violent et porté sur la boisson. "Hier, il était passablement éméché quand il a discuté avec un journaliste", précise la spécialiste des questions judiciaires. C'est au cours de cette discussion que Fouad Bennane aurait laissé entendre qu'il allait "passer à l'acte".
Enfin, Fouad Bennane est le frère d'une célébrité du banditisme, Anouar Bennane, membre de la bande à Habran, ce qui lui conférerait un certain prestige en prison.
Il avait l'obligation de suivre un parcours de déradicalisation
Il a été libéré en janvier avec un bracelet électronique. Puis, le 22 mai, il était libre, sous conditions. "Parmi ces conditions: suivre un parcours de déradicalisation, mais on peut douter de l'efficacité de ce parcours, surtout si la personne n'en veut pas", estime Dominique Demoulin.
D'autres questions se posent aussi quant aux informations relatives à Benjamin Herman. A Lantin, Herman fréquentait Bennane, à Marche, il fréquentait un autre détenu radicalisé. "Un troisième nom circule actuellement", révèle Dominique Demoulin. Qu'a-t-on fait de ces informations? Quelqu'un les a-t-il centralisées? Pourquoi ont-elles été jugées peu pertinentes. "Ce sont des réponses que les familles des victimes méritent", conclut la journaliste.
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