Le parquet d'Anvers a effectué plusieurs perquisitions dans le cadre de l'enquête judiciaire sur le groupe de zinc Nyrstar, indique-t-il mardi après-midi, confirmant une information de De Tijd. Des biens et des documents ont été saisis à cette occasion.
Au début de l'année, le parquet avait décidé de nommer un juge d'instruction dans cette affaire entourant la reprise de Nyrstar par Trafigura, un géant singapourien des matières premières, en 2019. Le dossier est donc devenu une véritable enquête judiciaire, à la suite d'enquêtes antérieures menées par l'organisme de surveillance des marchés boursiers, la FSMA. Plusieurs procédures judiciaires contre Nyrstar sont en cours depuis des années en Belgique.
Trafigura avait été en partie actionnaire, client, fournisseur et financier de Nyrstar au cours de la période précédant la reprise. Il est possible que des informations aient été communiquées au marché à ce moment-là, ce qui aurait pu conduire à des manipulations.
Le groupe singapourien affirme, de son côté, que l'acquisition a permis de sauver Nyrstar de la faillite, ce qu'ont toujours contesté plusieurs dizaines d'actionnaires minoritaires belges. Ils estiment ainsi que Trafigura a d'abord affaibli l'entreprise de zinc de l'intérieur à partir de sa position d'actionnaire de référence, avant de la racheter pour presque rien. Ces actionnaires minoritaires réclament donc des dommages et intérêts de près de deux milliards d'euros.
L'enquête judiciaire porte sur deux infractions possibles: faux et usage de faux dans les comptes annuels et abus de biens sociaux de la part des prévenus Trafigura et Nyrstar.
Début octobre, l'entreprise belge avait déjà été mise hors de cause par la chambre du conseil du tribunal francophone de première instance de Bruxelles. Entre-temps, deux autres affaires sont pendantes à Anvers et à Malines.
Vos commentaires