La cour d'assises de Bruxelles, délocalisée à Nivelles, entamera ce lundi matin le procès de Jérémy Cerretti, 26 ans, accusé de torture, de traitement inhumain et de coups et blessures volontaires sur Alicia, âgée de trois ans et demi au moment des faits. Le jury sera constitué lundi. L'accusé nie les faits.
Le 20 février 2011, peu avant midi, le service médical d'urgence avait été appelé pour un malaise d'enfant dans un appartement de Molenbeek-Saint-Jean. Alicia, trois ans et demi, avait dû être transportée en arrêt cardio-respiratoire à l'hôpital Erasme après une tentative de réanimation sur place. L'enfant présentait des traces de brûlures de cigarettes et d'eau bouillante sur le corps, souffrait d'un ulcère gastrique, d'un traumatisme crânien et d'un hématome cérébral. Ses blessures ont nécessité des soins intensifs continus pendant plus de cinq mois.
Alicia avait été confiée par sa mère, Fatima B., à Jérémy Cerretti et sa petite-amie mineure, Félicia V., afin de procéder à des travaux dans son appartement touché par des problèmes d'humidité. Les deux baby-sitters sont suspectés d'être à l'origine des blessures, coups et brûlures sur l'enfant.
Alicia en incapacité permanente
Jérémy Cerretti est détenu préventivement depuis le 21 février 2011. Il a été renvoyé devant la cour d'assises pour torture, traitement inhumain et coups et blessures volontaires ayant causé notamment une incapacité permanente physique ou psychique, avec la circonstance aggravante que les faits ont été commis sur une mineure d'âge.
La mère de l'enfant, Fatima B., et l'homme qui hébergeait l'accusé et sa petite-amie avec leur fille et Alicia le soir des faits, Eric E., ont été renvoyés devant le tribunal correctionnel de Bruxelles pour non-assistance à personne en danger.
Félicia V. avait été renvoyée devant le tribunal de la jeunesse, avant un dessaisissement. Le procureur du Roi a ordonné en décembre 2013 sa mise en observation psychiatrique pour "dépression majeure". Renvoyée devant les assises pour les mêmes préventions que Jérémy C., elle a depuis fait l'objet d'une décision d'internement, la justice ayant estimé qu'elle représentait un danger social pour elle-même et son entourage.
La mère et le père de la victime, un grand-père de celle-ci, et Christophe D., tuteur ad hoc d'Alicia, se sont constitués parties civiles.
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