Plusieurs marches réclamant des mesures pour lutter contre le climat se tiennent ce vendredi en Belgique. Nous avons soumis l'organisateur de celle de La Louvière à des critiques récurrentes concernant le mouvement "Youth For Climate". Avant de lui demander s'il était attiré par une forme plus offensive d'action comme celles du mouvement Extinction Rebellion.
Ce vendredi auront lieu plusieurs marches pour le climat en Belgique. À Bruxelles, mais aussi à La Louvière. Elles s’inscrivent dans la longue liste de marches qui se déroulent régulièrement un peu partout en Belgique depuis le début du mouvement "Youth For Climate" qui avait réuni 60 000 personnes à Bruxelles en décembre 2018. Si la participation aux marches s'est affaiblie, Noah Degrève, membre de "Youth For Climate La Louvière" estime qu'il ne faut rien lâcher et répond aux critiques qui reviennent régulièrement sur le mouvement et auxquelles nous lui avons demandé de réagir.
RTL INFO : L’année passée, les marches pour le climat ont connu un grand succès en Belgique et ailleurs dans le monde. Maintenant, on n’en parle moins. Ne craignez-vous pas que tout s’essouffle et qu’au final, ça n’ait servi à rien ?
Noah Degrève : C’est vrai qu'il y a un essoufflement du mouvement, probablement parce que l’année passée il y avait plus de bruit autour du mouvement. Mais cette année, on a encore des gens qui se mobilisent en Belgique et dans le monde entier. Le mouvement n’est pas mort, il est même en train de repartir à la hausse et on invite les médias à suivre ça de très près. Demain, ici à La Louvière, on attend entre 100 et 400 personnes, principalement des élèves de l’Athénée Provinciale.
On reproche souvent aux jeunes de faire beaucoup de bruit, mais d'agir peu (en réduisant leurs déchets physiques ou numériques par exemple). Comment vous défendez-vous ?
Noah Degrève : En participant aux marches pour le climat, les jeunes montrent qu’ils sont motivés à changer les choses. Mais c’est vrai qu’ils doivent aussi changer leur comportement personnel. En ce qui concerne la 4G, ce n’est pas forcément de leur faute parce qu’on est dans un système où on leur impose la consommation. Mais ils doivent en prendre conscience et trouver des solutions pour sortir de ce système de surconsommation.
Quelles sont les actions concrètes qu’on devrait prendre au quotidien ?
Noah Degrève : Limiter l’utilisation du plastique, des transports en voiture et donc privilégier les transports en commun, le vélo ou les déplacements à pieds. Il faut aussi se détacher des multinationales et sortir un peu de notre zone de confort. J’entends par là d’acheter plus en vrac, plus bio, local et de saison.
Que pensent les parents de la participation de leurs enfants aux différentes marchent pendant les heures de cours ?
Noah Degrève : Il y a en général deux réactions. Certains parents sont tout à fait d’accord que leurs enfants imposent leurs opinions et aillent manifester leur mécontentement dans la rue. En général ces parents suivent l’actualité et savent que les choses vont mal. D'autres parents se sentent peu concernés par l’actualité sur le climat. Le problème dans ce cas-là, c’est que les enfants seront également moins informés sur le sujet. Ils sont un peu laissés au dépourvu.
Il y a aussi des jeunes qui profitent de ces marches pour rater les cours…
Noah Degrève : Oui, cela décrédibilise le mouvement. Même si au final ils sont quand même là et ça montre un certain engagement
Que faudrait-il faire en Belgique pour lutter plus efficacement contre le réchauffement climatique ?
Noah Degrève : Il devrait y avoir des règles plus strictes pour les citoyens, mais surtout pour les entreprises. Et des sanctions si elles ne sont pas respectées.
Extinction Rebellion est un mouvement aux revendications similaires qui s’est surtout fait connaître pour ses démonstrations de désobéissance civile dans des lieux publics. Quelle est la position de "Youth For Climate" par rapport à cette forme de militantisme ?
C’est vrai qu’ils agissent plus dans la désobéissance civile et des actions radicales, mais si j’avais l’occasion de participer à leurs actions, je le ferais. C’est une manière un peu plus violente de montrer qu’on est là pour le changement et qu’on veut vraiment impacter le citoyen.
Est-ce que sa façon de procéder est plus efficace que les marches pacifistes du "Youth For Climate" ?
Il n’y a pas encore eu d’avancées majeures grâce à ces marches, mais il faut rester déterminé. Plus on est motivé à faire changer les choses et plus les choses changeront. Si plus de personnes prennent conscience de la crise environnementale, plus de personnes iront manifester et les politiques ne pourront plus prétendre de ne pas encore entendre notre voix. Il faut continuer à faire pression sur les politiques et les multinationales pour que les choses changent.
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