Marc Dutroux n'a aucun moyen de payer des indemnisations, peut-on lire dans la lettre envoyée en son nom par son avocat Bruno Dayez aux parents des victimes. Il ne possède rien et est incapable de répondre à cette exigence, dit la lettre.
L'avocat ajoute que le procès d'assises à Arlon n'a pas répondu à toutes les questions. "Marc Dutroux a, comme la plupart des condamnés, 'sa' vérité, qui ne coïncide jamais entièrement avec la vérité judiciaire."
La lettre évoque la détention de Dutroux, arrêté il y a 22 ans, qui a passé une grande partie de sa peine en isolement. L'avocat dit ne pas souhaiter blesser ou indisposer les proches des victimes. Selon lui, un acte criminel implique que victimes et coupable ont, par la force des choses et malgré eux, "partie liée".
"Leur vie entière en a vu son cours brutalement modifié (...) Que M. Dutroux puisse exprimer ses regrets en vous avouant directement ses torts propres est, à mon sens, bénéfique à tous."
L'avocat souligne que l'intention n'est pas de provoquer ni de rouvrir des plaies, mais bien d'initier la "justice réparatrice". Il invite les proches des victimes à poser des questions à Marc Dutroux ou à lui exprimer leurs sentiments. "Non seulement l'intéressé devrait-il les entendre, ce qui participe de la peine qu'il subit, mais cela pourrait peut-être apporter quelque soulagement à votre propre douleur", selon Me Dayez.
La lettre s'inscrit également dans le cadre légal, car trois conditions à une libération anticipée sont directement liées aux victimes, notamment l'attitude du condamné envers elles. "Libre à chacun de vous de réagir à cette lettre comme il lui conviendra", conclut l'avocat.
Marc Dutroux a été condamné à la prison à perpétuité pour les assassinats de Julie, Mélissa, An et Eefje. Laetitia et Sabine avaient été retrouvées vivantes à son domicile.
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