La chambre criminelle du tribunal correctionnel de Liège a condamné vendredi matin Martine Dewitte, une habitante de Trooz âgée de 49 ans, à une peine de neuf ans d'emprisonnement. Elle a été reconnue coupable d'avoir commis l'assassinat d'André Harray, son voisin âgé de 98 ans qu'elle accuse d'avoir abusé d'elle, alors qu'elle n'avait que 7 ans.
Son arrestation immédiate n'a pas été ordonnée à l'issue de la lecture du jugement.
"Elle accepte cette décision. Elle accepte la motivation des juges quant à l'absence de vengeance privée qui doit intervenir dans un état de droit. Elle va devoir retourner à Lantin et quitter ses enfants", a déclaré l'avocate de Martine Dewitte (voir vidéo).
Rappel des faits
Martine D., une habitante de Trooz âgée de 49 ans, était accusée d'avoir commis l'assassinat d'André Harray, un voisin âgé de 98 ans. Le samedi 24 septembre 2016 vers 17h15, elle s'était présentée chez son voisin et l'avait tué de plusieurs coups.
Elle avait exposé qu'elle s'était ainsi vengée de cet homme qui l'avait sexuellement abusée alors qu'elle n'était encore qu'une fillette âgée de 7 ans.
La justice n'a jamais eu à se prononcer sur d'éventuels faits de pédophilie commis par André Harray jusqu'au jour de son décès.
Mais des accusations avaient été formulées contre lui par Martine D. qui avait expliqué son geste par le fait qu'elle avait été violée durant son enfance par celui qui se présentait comme un instituteur et qui était en réalité professeur de pratique professionnelle.
A l'audience du tribunal, un témoin a révélé qu'André Harray avait fait l'objet de graves soupçons dans son entourage familial. Un petit cousin a exposé qu'entre 1960 et 1964, André Harray avait "tripoté" une de ses nièces. Dans son cercle familial, il a alors été considéré comme un pédophile et certains membres de son entourage ont décidé de couper les ponts avec lui à l'issue d'un conseil de famille.
"Dans la famille, il était acquis qu'il présentait un problème de pédophilie", a indiqué le témoin. Dans l'entourage familial, des recommandations strictes avaient été émises à l'égard des jeunes enfants qui devaient être surveillés s'ils devaient être mis en contact avec André Harray. Le procès de Martine D. reprendra jeudi à 11h00 devant la chambre criminelle du tribunal correctionnel de Liège par les auditions des experts psychologues et psychiatres. Les plaidoiries et le réquisitoire, prévus sur 5 heures, débuteraient jeudi en début d'après-midi.
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