Souvent présenté comme "un loup solitaire", Mehdi Nemmouche était en fait en lien avec la cellule de Verviers, mais aussi avec les terroristes des attentats de Paris et Bruxelles. Le jihadiste français a été renvoyé jeudi devant la cour d'assises de Bruxelles
Le 31 décembre 2012, Mehdi Nemmouche a 27 ans et il vient de passer 5 ans en prison lorsqu’il rejoint la Syrie en passant par Bruxelles, Londres, Beyrouth et Istanbul.
Un mois et demi plus tard, il est rejoint par Najim Lachraoui, un des kamikazes de l’aéroport.
Nemmouche, surnommé "Abu Omar le cogneur", et Laachraoui seront les geôliers de 4 journalistes français détenus durant dix mois à Raqua.
"On a été en contact avec lui pendant une période qui va de juillet à décembre 2013. Il a une personnalité qui est caractérisée par un très grand égo", avait déclaré à l'époque le journaliste Nicolas Henin.
Durant cette détention, le 16 janvier 2014, Mehdi Nemmouche reçoit deux coups de téléphone d’Abdelhamid Abaaoud qui se trouve alors à Bruxelles. 4 jours plus tard, Abdelhamid Abaaoud repart en Syrie en compagnie de son petit frère Younès. Le même jour, Mehdi Nemmouche tente de contacter le portable de Daniel Mahi, un autre Belge, considéré comme le patron de la cellule de Verviers qui, lui aussi, a rejoint la Syrie le 20 janvier.
Fin janvier 2014, les présumés responsables de la cellule de Verviers, des attentat de Paris, de Bruxelles et du musée juif sont ensemble en Syrie. Le premier à repartir, sans doute chargé d’une mission criminelle, est Mehdi Nemmouche.
Le 18 mars 2014, il revient en Europe par Francfort. Bien que fiché S et inscrit au fichier Schengen, il n’est pas arrêté. Le 31 mars, Nemmouche loue un logement à Molenbeek. Le 24 mai, il abat 4 personnes au musée juif. C’est du moins la thèse de l’accusation.
Mehdi Nemmouche renvoyé devant la cour d’assises de Bruxelles
Le jihadiste a été renvoyé jeudi devant la cour d'assises de Bruxelles avec un complice présumé, Nacer Bendrer, dans le dossier de la tuerie du Musée juif qui avait fait quatre morts en 2014 dans la capitale belge, a annoncé un de ses avocats.
Le troisième inculpé dans ce dossier, Mounir Attalah, également de nationalité française, a en revanche bénéficié d'un non-lieu, a précisé à l'AFP cet avocat, Me Henri Laquay.
Mehdi Nemmouche, 33 ans, qui a combattu en Syrie en 2013-2014, est accusé d'avoir été l'homme qui, le 24 mai 2014, avait ouvert le feu dans le hall d'entrée du Musée juif de Bruxelles, tuant deux touristes israéliens, une bénévole française et un jeune employé belge.
Interpellé à Marseille (sud de la France) six jours plus tard à sa descente d'un car en provenance de Bruxelles, il a reconnu avoir "joué un rôle" dans l'attaque mais nie être le tireur. Il a été inculpé d'"assassinats dans un contexte terroriste" et est incarcéré en Belgique.
Son procès devant la cour d'assises de Bruxelles devrait avoir lieu fin 2018 ou début 2019.
Dans le box, il comparaîtra aux côtés de Nacer Bendrer, qui est aussi français et est considéré par l'accusation comme son principal complice dans cette tuerie.
Nacer Bendrer avait été inculpé en février 2015 à Bruxelles, deux mois après son arrestation près de Marseille.
Il avait été arrêté en possession de diverses armes, dont un fusil d'assaut de type kalachnikov qui serait très similaire à celui utilisé au moment de la tuerie au Musée juif
Dans son arrêt rendu jeudi, la chambre des mises en accusation de la cour d'appel de Bruxelles a en revanche estimé qu'il n'y avait pas lieu de renvoyer aux assises Mounir Attalah, un Marseillais qui avait mis en contact Mehdi Nemmouche et Nacer Bendrer.
Le non-lieu dont il bénéficie avait été réclamé par le parquet fédéral belge faute de preuves de son implication dans la tuerie.
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