Une centaine de personnes, selon l'estimation de la police locale, se sont rassemblées vendredi de 15h00 à 16h00, sur l'esplanade de la Cité administrative à Bruxelles, pour demander la désignation d'un juge d'instruction pour le décès d'Ilyes Abbedou, un sans-papiers algérien né en 1991, arrêté le 18 janvier par la police de Bruxelles-Ixelles et décédé en cellule. Il n'y a pas eu d'incident. "How dead?", pouvait-on lire sur une pancarte, "Être sans-papiers tue. Ca suffit!" sur d'autres.
"On ne laissera pas sans réponse sa mort", a déclaré lors d'un discours Thomas Englert, représentant du Mouvement Ouvrier Chrétien (MOC). "Il a été arrêté, une dizaine d'heures se sont passées et puis il est mort. Aujourd'hui, on demande la vérité. On veut savoir ce qui s'est passé".
Le rassemblement était porté par des collectifs de sans-papiers comme la Coordination Sans-Papiers Belgique, Migrant Libre et le Collectif des travailleurs avec ou sans papiers de la CSC Bruxelles, mais aussi par les JOC (Jeunes organisés et combatifs) Bruxelles et la Ligue des Droits Humains (LDH). Ces deux dernières associations se sont déclarées personnes lésées auprès du procureur du Roi. Anas Amara, permanent aux JOC, espère que cette démarche encouragera le parquet à porter l'affaire à l'instruction. "Nous pensons qu'il y a préjudice sur notre objet social spécifique, qui est en l'occurrence la jeunesse (entre 15 et 35 ans). Cette mise à l'instruction est à notre avis nécessaire dans la mesure où il y a toute une série de zones d'ombre qui doivent pouvoir être éclaircies". Une minute de silence a été respectée en fin de rassemblement.
Le parquet a, dès le mercredi suivant le décès, communiqué des premiers constats faits durant l'autopsie, à savoir qu'aucune trace de violence et aucune intervention d'un tiers n'avaient été détectées. Il n'a cependant pas encore précisé la cause de la mort. Des analyses toxicologiques ont également été demandées.
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