Jérémy Pierson est condamné à une peine de prison à perpétuité assortie d'une mise à disposition du tribunal d'application des peines pour 15 ans.
La cour d'assises de la province de Luxembourg a condamné, jeudi, l'assassin de Béatrice Berlaimont, Jérémy Pierson, 30 ans, à la réclusion à perpétuité assortie d'une mise à disposition du tribunal d'application des peines pour 15 ans.
La sanction a été prononcée sur le coup de 13h30. Aucune circonstance atténuante n'a été retenue. Cette peine maximale avait été réclamée par l'avocat général, Sarah Pollet.
"Il est hors de question que vous excusiez M. Pierson"
L'avocat de Jérémy Pierson, Me Dimitri De Coster, avait demandé, jeudi devant la cour d'assises du Luxembourg, lors du débat sur la peine, de reconnaître dans l'enfance de l'accusé des circonstances atténuantes en vue de la décision sur la peine.
L'avocat général Sarah Pollet avait, elle, réclamé la peine maximale à l'égard du trentenaire reconnu notamment coupable de l'assassinat de la jeune Béatrice Berlaimont, soit la réclusion à perpétuité et une mise à disposition du tribunal de l'application des peines pour une durée de 15 ans. "Il est hors de question que vous excusiez M. Pierson", a entamé Me De Coster, en s'adressant à la cour et au jury.
L'avocat de la défense avait évoqué un manque d'amour et de repères pour l'accusé durant son enfance. "Il n’a pas eu de père ou de mère pour se construire une identité propre. Il n’avait aucune base, il a dû faire sans amour, il vivait dans un dénuement extrême. Il allait dormir dans la rue dès ses 14 ans, ou dans la cave d’un ami, on (comprend) son état de détresse. Ça n’excuse rien, mais ça circonstancie", a-t-il expliqué à RTL info.
L'avocat a présenté la prison comme un lieu de peine mais aussi l'endroit où la réhabilitation doit être envisagée. "Quand il y a une part de lumière, on peut croire en l'homme", a-t-il plaidé.
Au final, l'arrêt parle de faits d'une gravité extrême commis avec "froideur", d'un "mépris inadmissible pour la vie et l'intégrité d'autrui", de séquelles pour les victimes, d'un accusé qui "n'a pas hésité à endeuiller les proches de Béatrice" et d'une "escalade dans la violence".
"S'il a franchi la frontière des hommes, il n'a pas franchi celle des monstres"
La défense s'étonne aussi des conclusions des experts évoquant une thérapie illusoire. "C'est peut-être le cas aujourd'hui mais qu'en sera-t-il demain? ", a noté l'avocat de Jérémy Pierson. "S'il a franchi la frontière des hommes, il n'a pas franchi celle des monstres. Nous sommes des hommes et appartenons à cette communauté", a encore souligné le conseil. Et Me De Coster de conclure enfin à l'adresse de la cour et du jury : "Prenez le temps d'envisager l'homme qu'il aurait pu être et qu'il pourrait être".
La présidente Annick Jackers, s'adressant une dernière fois à Jérémy Pierson, avant de lever l'audience, a fait part de l'espoir d'un changement radical pour le trentenaire tandis que le système judiciaire pourrait un jour lui permettre d'envisager une réinsertion. "S'il n'existe qu'un espoir, il doit venir de vous", lui a-t-elle dit. Jérémy Pierson n'a, lui, exprimé aucune émotion.
Béatrice, 14 ans, avait été enlevée sur le chemin de l'école
L'adolescente de 14 ans avait été enlevée sur le chemin de l'école, le 21 novembre 2014, à Arlon. Son corps avait été retrouvé dans une sapinière à Sesselich (Arlon), le 1er décembre 2014. L'accusé avait séquestré tour à tour Béatrice Berlaimont dans une voiture volée, dans un conteneur de chantier sur le site de la caserne Callemeyn à Arlon puis dans un mirador à Allondrelle-la-Malmaison (France), non loin de la frontière belge.
Le 4 décembre 2014, trois jours après la découverte du corps de Béatrice, Jérémy Pierson a aussi agressé sexuellement une jeune automobiliste, Sauvane Watelet, alors qu'elle s'était arrêtée en bord de route pour répondre au téléphone en périphérie d'Arlon. L'accusé s'était introduit dans le véhicule et avait retenu la victime entravée. La jeune fille avait réussi à s'échapper tandis que Jérémy Pierson était parti pour retirer de l'argent avec les cartes bancaires de la victime. Pour ces faits, l'accusé a été reconnu coupable de séquestration, viol et torture.
En tout, Jérémy Pierson était visé par 27 faits. Il est en outre reconnu coupable de vols de voitures en Belgique et en France et de deux autres agressions, à l'encontre d'une dame à Saint-Avold (France), quelques jours après la mort de Béatrice Berlaimont, et à l'encontre d'une joggeuse finlandaise dans un parc à Luxembourg en juin 2014. Les seuls faits pour lesquels Jérémy Pierson a été acquitté sont relatifs à la vente de cocaïne et de MDMA.
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