La chambre du conseil de Mons a décidé mercredi, lors du règlement de procédure, de renvoyer le policier, auteur du tir qui a tué la petite Mawda, devant le tribunal correctionnel de Mons pour répondre d'un homicide involontaire. Le conducteur de la camionnette et le passeur de migrants, inculpés d'entrave méchante à la circulation ayant entraîné la mort, ont également été renvoyés devant le tribunal.
Le 17 mai 2018, la petite fille âgée de deux ans avait été tuée lors d'une course-poursuite sur l'autoroute entre une voiture de police et une camionnette transportant une vingtaine de migrants qui voulaient rejoindre le Royaume-Uni. Un policier avait ouvert le feu pour contraindre le conducteur de la camionnette à s'arrêter. Mercredi, les parties civiles ont demandé à la chambre du conseil de requalifier les faits en meurtre, lors du règlement de procédure. La chambre ne les a pas suivies.
"Nous sommes déçus car nous sommes convaincus qu'il y a eu un tir volontaire", a déclaré Me Ben Khelifa, avocate des parents de la petite fille. Lors de l'audience à huis clos de mercredi matin, l'avocate des parties civiles avait tenté de convaincre la chambre. "Nous soutenons que c'est un homicide volontaire parce que, en tirant sur la camionnette, le policier a fait un geste potentiellement mortel, disproportionné par rapport à la fuite", avait déclaré Me Ben Khelifa. Me Laurent Kennes, avocat du policier, n'était absolument pas d'accord avec cette lecture du dossier. Pour lui, son client n'a jamais eu l'intention de tuer: son but était de viser les pneus de la camionnette. L'absence de formation du policier en matière de course-poursuite sera débattue lors du procès qui devrait avoir lieu assez rapidement car le chauffeur de la camionnette et le passeur sont encore en détention préventive.
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