La cellule Inspection de l'Agence pour la nature et la Forêt en Flandre est convaincue qu'un acte malveillant est à l'origine de la mort présumée de la louve Naya. Les hypothèses de l'empoisonnement ou d'une maladie ont été écartées, mais la louve et ses petits demeurent introuvables. "Les loups se trouvaient dans une zone inaccessible où personne ne peut se trouver en principe. L'acte était donc bien préparé, par des professionnels", indique l'Agence dans un communiqué lundi.
Les dernières images de la louve Naya, alors enceinte, datent d'avant l'été. Elle a ensuite disparu des radars et le mâle, August, a cessé de l'alimenter. Une enquête a été menée par la cellule Inspection, "mais malgré toute une série d'efforts, il n'y a toujours pas de trace de la louve et de ses louveteaux". Cette cellule est convaincue que l'animal a été tué de manière intentionnelle. L'Agence a perdu tout espoir car les jeunes devraient être âgés de quatre mois et demi aujourd'hui et on n'a toujours pas aperçu le moindre bout de leur queue jusqu'ici.
La cellule Inspection poursuit l'enquête, persuadée que les responsables de cette atteinte à l'environnement seront interceptés. Le loup mâle, August, est indemne et a encore été aperçu ce week-end sur des images de caméras. Comme de nombreux loups se trouvent dans les pays voisins, les experts pensent qu'il y a de grandes chances pour qu'un couple de loups vienne s'installer rapidement dans nos régions. Une attente que partage le WWF. "Les populations (de loups) se portent de mieux en mieux dans nos pays voisins. On compte environ 12.000 loups en Europe", souligne l'organisation de protection de l'environnement qui n'hésite pas à qualifier la mort de Naya de "honte pour la Belgique".
"Naya était la première louve à avoir établi son territoire en Belgique depuis plus de 100 ans", situe le WWF qui demande des mesures de protection renforcées. "Le loup est une espèce protégée en Europe depuis 1979. La Belgique doit rapidement mettre en place des mesures améliorant la cohabitation. Nous devons renforcer les actions de sensibilisation et de communication pour permettre aux hommes et aux loups de vivre ensemble", poursuit le WWF. L'organisation recommande notamment à la Wallonie, seule région d'Europe occidentale à ne pas avoir de Plan loup, d'en élaborer un. Ce plan prévoirait une stratégie de suivi scientifique du loup dans la Région, une aide aux éleveurs pour protéger leurs animaux et rembourser les dommages au besoin, et une stratégie de communication vers le grand public et vers certains acteurs clés de l'environnement: les éleveurs, les naturalistes ou les chasseurs.
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