Le tribunal correctionnel de Bruxelles a reporté lundi les plaidoiries de la partie civile et le réquisitoire du ministère public à jeudi matin dans le procès de Christian Van Eyken et de Sylvia B. En cause, le dépôt d'une nouvelle pièce au dossier par les avocats de la défense. L'ancien député au Parlement flamand Christian Van Eyken et son épouse Sylvia B. sont prévenus pour avoir assassiné le premier mari de cette dernière, Marc Dellea, en juillet 2014 à Laeken.
La nuit du crime, ni Christian Van Eyken ni Sylvia Boigelot, n’a son téléphone allumé. Quant à celui de la victime Marc Delia, il n’a jamais été retrouvé. Pour l’accusation, c’est le couple Van Eyken – Boigelot qui l’emporte lorsqu’ils quittent les lieux à 1h21 du matin. Mais à 2h17, ce téléphone borne à nouveau dans la même zone. Pour la défense, c’est un élément essentiel à décharge.
"Le rapport que nous déposons permet simplement de dire que c’est une certaine zone qui est délimitée. En tout cas, ce n’est plus à l’endroit où se trouve madame Boigelot et monsieur Van Eyken. Le téléphone de la victime n’a pas suivi madame Boigelot et n’a pas suivi monsieur Van Eyken", déclare Laurent Kennes, avocat de Christian Van Eyken.
Ce téléphone s’est sans doute connecté automatiquement mais où était-il à 2h17 ? Quelqu’un l’avait-il jeté à proximité du lieu du crime ? Le parquet comme les parties civiles ont découvert cet élément à l’audience. Pour ces dernières, il doit être relativisé.
"On tourne en rond"
"À partir du moment où ce téléphone a disparu, quelqu’un l’a pris. Qui l’a pris ? C’est une des questions du procès. Mais il n’y a rien d’inquiétant qu’il ait pu borner à une heure plus tardive que celle à laquelle les prévenus ont été observés par les caméras en train de quitter l’appartement", déclare Georges Nicolis, avocat de la famille de la victime.
La partie civile et l'avocate générale n'étaient pas prêts à prendre la parole lundi comme prévu, ceux-ci n'ayant pas reçu la nouvelle pièce que la défense avait dit leur communiquer vendredi.Après un moment de réflexion, le tribunal a convenu qu'il était préférable, pour la sérénité des débats, d'ajourner le procès jusqu'à jeudi matin.
"On tourne en rond et il n’y a rien qui sort. 5 ans, c’est dur", confie Constance Mulder, mère de la victime.
"On est un petit peu déçus. On voudrait que finalement ça se termine", ajoute Giuseppe Dellea, le père.
En principe, le procès devrait s’achever vendredi, voire lundi, dans une atmosphère de plus en plus électrique.
Christian Van Eyken et Sylvia B. sont prévenus pour avoir assassiné le premier mari de cette dernière, Marc Dellea. Cet homme âgé de 45 ans avait été retrouvé mort dans son appartement, avenue Mutsaard à Laeken, le 8 juillet 2014. Il avait reçu une balle dans la tête et aucune arme n'avait été retrouvée sur place. Le parquet de Bruxelles avait ouvert une enquête qui avait mené à Sylvia B., alors épouse de la victime, et Christian Van Eyken, patron et amant de Sylvia B. Cette dernière était sa collaboratrice lorsqu'il était député au Parlement flamand, et tous deux entretenaient une relation amoureuse.
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