La deuxième session du plus grand procès de pédopornographie organisé dans notre pays se tient mardi devant le tribunal correctionnel de Termonde.
Trois Belges, un Néerlandais et un Britannique doivent répondre de possession, production et diffusion de pornographie infantile, d'incitation à la maltraitance d'enfants, d'abus d'enfants et de trafic d'êtres humains.
Lors de la première session qui a eu lieu le 24 janvier, le parquet avait requis des peines de prison effectives de dix à quinze ans et plusieurs années de mise à disposition par la suite.
Quinze terabits de matériel pédopornographique avaient été retrouvés en possession des cinq prévenus au cours de l'opération Azraël. Les enquêteurs s'étaient alertés quand l'un d'eux, Michaël T., a pris des photos d'enfants inconnus sur la plage de Blankenberge. Il maintenait de nombreux contacts avec Dimitry D. et Niels M.
Heidi de Pauw, directrice générale de Child Focus, nous avait détaillé leurs profils: "On parle d’hommes assez jeunes. Le plus âgé a 40 ans. Ce sont des papas qui pourraient être nos voisins. Ce sont des gens qui ont des enfants eux-mêmes ou qui ont accès aux enfants par leur métier. Ce sont des gens qui ne sont pas du tout marginaux."
Ils auraient mis en scène leurs propres enfants
Près de neuf millions de fichiers à caractère pédopornographique ont été trouvés chez Dimitry D. lors des perquisitions, soigneusement classés selon le type d'abus, l'âge et l'origine ethnique de l'enfant. Une grande partie des images étaient "neuves" pour les enquêteurs, ce qui suggère que les prévenus les avaient produites eux-mêmes.
Les cinq hommes auraient tous réalisé leurs propres images et n'auraient pas hésité pour cela à mettre leurs propres fils en scène. Niels M. aurait abusé de son fils et de son beau-fils, bien qu'il le nie fermement. Michaël T. a quant à lui reconnu avoir abusé du fils de Niels M. Pour sa part, Dimitry D. a tenu la base de données à jour.
Verdict attendu à la fin du mois
Samuel K. s'est occupé de plusieurs enfants dans le monde en tant que jeune au pair et a alimenté la base de données. Lars DR. a quant à lui fourni des images d'un viol qu'il a lui-même commis et qu'il a filmé pour le revisionner. La procureur du Roi Katrien Borms a qualifié ce procès du cas le plus atroce qu'elle ait jamais vu.
Dimitry D. était absent lors des premières audiences. Le tribunal l'a obligé à se présenter pour la poursuite du procès mardi. Son avocat, Thomas Vandemeulebroecke, plaidera cet après-midi. L'avocat du Britannique Samuel K., Walter Van Steenbrugge, interviendra lui aussi mardi après-midi. Le verdict n'est pas attendu avant la fin du mois.
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