Le procureur fédéral Julien Moinil a requis mardi une peine de quatre ans de prison contre Stéphane Pauwels qu'il estime être co-auteur d'un vol avec violence commis dans une villa à Lasne, en mars 2017.
Julien Moinil, procureur fédéral, a débuté son réquisitoire devant le tribunal correctionnel de Charleroi, délocalisé à Mons, dans le cadre du procès des home-jackings perpétrés en Hainaut et dans le Brabant wallon, entre 2015 et 2017. Il a prévu huit heures pour démontrer la culpabilité des prévenus, avec la diffusion de vidéos. En fin de matinée, le procureur a commencé à requérir des peines contre les prévenus: quatre ans de prison ont été requis contre Stéphane Pauwels pour le vol avec violence dans une villa à Lasne en mars 2017.
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17 ans requis contre Benaouane
Une peine de 17 ans de prison, assortie d'une mise à disposition du Tribunal d'application des peines pour une période de dix ans, a été requise par le procureur fédéral contre Mounir Benaouane dans le cadre du procès des home-jackings perpétrés entre 2015 et 2017 en Hainaut et dans le Brabant wallon. Pascal Faedda, un autre prévenu, encourt quinze ans de prison.
Lors de la perquisition réalisée par la police, Mounir Benaouane a pris la fuite en Espagne où il a ouvert un snack à Torrevieja. En cavale durant plusieurs mois, il a été arrêté et il est passé aux aveux pour les attaques perpétrés chez le patron d'une discothèque à Mons et chez un pépiniériste à Lasne, l'ancien compagnon de Vanessa Colassin, alors en couple avec Stéphane Pauwels. Il conteste un fait, un vol commis chez un dealer, mais l'enquête établit qu'il a eu des contacts avec Farid Hakimi et Pascal Faedda le jour des faits. Il conteste aussi le trafic des stupéfiants mais un témoin l'a reconnu devant le lieu où a été écoulé le butin de cannabis.
Mounir Benaouane a déjà écopé de 8 ans devant la cour d'appel de Mons, le 21 octobre 2010, pour séquestration et vol avec violence. Il a été libéré après trois ans mais il a commis les faits durant sa libération conditionnelle. Une peine de 17 ans avec mise à disposition du TAP durant dix ans a été requise. Pour Pascal Faedda, qui aurait participé à quatre vols avec violence, le procureur a requis 15 ans de prison.
Le canon du revolver dans la bouche
Le procureur a aussi requis plusieurs peines de prison contre Said Hakimi, frère cadet de Farid qui est considéré comme le chef de cette bande, a été placé quatre fois sous mandat d'arrêt. Il aurait repris le trafic de cocaïne de son frère aîné après l'incarcération de ce dernier.
Said Hakimi est poursuivi pour plusieurs faits dont une détention arbitraire en région montoise. Des hommes de main ont ainsi été envoyés chez l'ancien compagnon d'une prévenue, à qui les malfrats ont placé le canon d'une arme dans la bouche pour le menacer de mort. La victime a été molestée.
Cocaïne et location de voitures
Une prévention de vente de cocaïne est aussi retenue contre Said Hakimi qui a repris le business de son frère aîné après l'incarcération de ce dernier. Un recel de moto est aussi reproché au cadet des frères. Deux peines ont été requises pour ces faits: 5 ans pour détention arbitraire, recel et association de malfaiteurs et une peine d'un an pour avoir caché une arme dans un bois, retrouvée par sa mère.
Le cadet des frères Hakimi n'a par ailleurs pas respecté le couvre-feu après sa libération et a entretenu des contacts avec le milieu des stupéfiants.
Il a été placé quatre fois sous mandat d'arrêt depuis le début de l'enquête.
Deux sources policières ont indiqué, en avril 2019, que Said était encore actif dans le milieu de la drogue. Cette affaire est encore au stade de l'enquête. Il s'est aussi lancé, dit le procureur, dans un commerce de location de voitures, au nom de sa mère, dont les clients étaient tous connus dans le milieu des stupéfiants. Ce qui étonne le procureur, c'est le nombre de contacts téléphoniques effectués la nuit pour la location de deux voitures. Une peine de deux ans a été requise en plus des deux autres peines réclamées plus tôt, soit huit ans de prison au total.
Le procureur s'est opposé à toute mesure de sursis. Si le tribunal venait à décider l'inverse, il propose un sursis pour ce qui excède trente-sept mois de prison.
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