B. Masson, le frère de Loïck, l'un des cinq accusés au procès de l'assassinat de Valentin Vermeesch, est venu témoigner mercredi après-midi devant la cour d'assises de Liège. Âgé de 25 ans, il habitait à l'époque un studio au même étage que celui de Belinda Donnay et Alexandre Hart, à Statte, et se trouvait dans l'immeuble lors des faits. Selon lui, Belinda est descendue deux fois ce soir-là, "morte de rire", en racontant ce qui se déroulait en haut.
Lorsqu'il est rentré dans l'immeuble, c'était déjà "bien ambiancé", a-t-il raconté mercredi. Il était avec son frère au rez-de-chaussée et a vu Belinda descendre une première fois. Celle-ci a alors dit qu'ils devaient monter, car Valentin allait s'introduire une bouteille dans l'anus et que cela serait "marrant". Belinda a également précisé que Valentin s'était masturbé. Le frère de Loïck Masson confie avoir été assez choqué par ces propos.
Elle a fait une deuxième apparition. "Elle rigolait comme une malade en disant: ce n'est pas possible, il l'a vraiment fait." Selon les déclarations du témoin aux enquêteurs, Dorian la suivait et ils rigolaient tous les deux. Killian a aussi descendu la tablette en la montrant aux autres. Belinda aurait tapé le ventre de Dorian en lui disant: "regarde un peu comme on s'amuse ici".
"C'est totalement faux", clame Belinda
"C'est totalement faux", a réagi Belinda Donnay au témoignage du frère de Loïck Masson. Selon ce dernier, le soir des faits, l'accusée était descendue deux fois en rigolant tandis qu'elle racontait ce qui se déroulait dans son studio, où Valentin a été torturé. "C'est parce que tu essaies de sauver ta peau!", lui a alors répondu le témoin. "Et toi tu essaies de sauver la peau de ton frère", a renchéri Belinda.
L'échange s'est encore poursuivi, le frère de Loïck Masson lui lançant: "Tu n'avais qu'à pas tuer Valentin." "Je n'ai pas tué Valentin", a-t-elle ensuite affirmé. La présidente est intervenue pour donner la parole à l'accusée. "Je n'ai jamais parlé de ça à personne", a expliqué celle-ci. "La seule personne que l'on a en commun dans le dossier, c'est Loïck. Donc il ment pour sauver Loïck." "En quoi cela le sauve-t-il?", se sont interrogés la cour et l'avocat des parties civiles. "Je vous rappelle qu'il y a eu des échanges SMS dans lesquels il nous disait qu'il ne fallait pas faire tomber son frère et qu'il allait nous faire tomber", a déclaré Belinda Donnay.
Après quoi Me Wilmotte, avocat de la famille de la victime, a lu les messages effectivement envoyés, qui ne confirment pas cette déclaration. B. Masson a bien écrit des messages mais qui disaient: "Pourquoi (PK) tu ne dis pas la vérité? Mon frère est innocent" et "Ok, toi et Alex, vous l'avez balancé dans la Meuse. Je pensais que c'était une blague. Vous êtes vraiment des malades. Maintenant il n'y a que mon frère qui compte, je vais tout faire pour le sortir de là."
"Il m'a dit qu'il avait jeté Valentin à l'eau après l'avoir frappé"
Selon B. Masson, après les deux apparitions de Belinda, il était rentré chez lui et Loïck était monté. Une fois dans son studio, le témoin raconte avoir entendu des cris et des variations dans le volume de la musique. "Puis, tout s'est coupé et ils sont partis." Le lendemain, il a interpellé Alexandre Hart en privé en lui demandant ce qui s'est passé la veille. "Il m'a dit qu'il avait jeté Valentin à l'eau après l'avoir frappé."
Mais, d'après le témoin, l'accusé a changé plusieurs fois de versions et il ne l'a pas cru. Il s'est tout de même rendu en bord de Meuse après cette discussion mais n'a rien trouvé. Belinda lui a aussi confié qu'elle l'avait poussé dans l'eau, dit-il. Sa voisine lui a également demandé de la conduire dans des commerces où elle a acheté du matériel pour repeindre son studio, "car elle trouvait le blanc déprimant". "J'ai cru à cette histoire quand j'ai vu la police", a conclu le témoin.
Concernant leur enfance, il a confirmé que leurs parents se disputaient souvent et qu'ils ont déjà reçu des coups de martinet ou de ceinturon de leur père, qui s'était cependant calmé après leur séparation. D'après Belinda Donnay, ce qu'a déclaré le témoin mercredi après-midi est "totalement faux". "Je n'ai parlé à personne."
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