Quatre personnes ayant participé à des manifestations des gilets jaunes comparaissent devant le Tribunal correctionnel de Bruxelles ce vendredi. Des peines de prison ou des peines de travail ont été requises. Trois suspects sont accusés d'avoir jeté des pierres en direction de la police. Le quatrième est lui suspecté de rébellion armée et de blessures volontaires sur agent. Il fait l'objet d'une comparution immédiate, pour avoir été pris en flagrant délit.
Les 30 novembre et 8 décembre, les manifestations des gilets jaunes dégénéraient à Bruxelles. Aujourd'hui, ils sont quatre à devoir répondre de leurs actes. L’un d’entre eux était entendu pour coups et blessures volontaires à un policier. L'agent a le pouce cassé, et le suspect risque deux ans de prison. Ce dernier s'est exprimé au micro RTL INFO de Corentin Simon: "Je ne suis vraiment pas fier. Si c’est moi qui ai blessé le policier, je ne suis vraiment pas fier de ça, mais il n’y a eu aucune intention".
"Je ne suis vraiment pas un meneur"
Il a encore expliqué: "On me reproche d’être un meneur alors que je ne suis vraiment pas un meneur, je ne suis même pas venu pour ça, je n’avais même pas un pétard sur moi, pour dire. C’est quand même assez grave, j’ai plutôt peur pour mes enfants et tout ça".
"Ce qu'on conteste, c'est qu'il y ait eu une intention de violence"
Deux ans de prison ont été requis à l'encontre de cette personne. Son avocat, Maître Vincent Lurqua, explique: "Mon client a participé à deux manifestations dans son village, puis il est venu ici [à Bruxelles, nldr], et il s'est retrouvé au milieu, non pas seulement d'une manifestation, mais d'actes de violence, il aurait probablement dû quitter la manifestation, ce qu'il n'a pas fait. Il a été arrêté une première fois, puis il a été libéré parce qu'il y a eu une attaque sur des policiers par d'autres personnes qu'il ne connaissait pas, et il a été arrêté une deuxième fois. Ce qu'on conteste, c'est qu'il y ait eu une intention de violence. En réalité, c'est une grosse colère qu'il avait, mais ce sont des colères qui sont difficilement exprimables, et donc ça s'est transformé en violence, c'est sans doute la moins bonne des solutions, mais il le regrette amèrement, et j'espère que la justice va comprendre que d'une part il faut sanctionner la violence, mais de l'autre côté, il faut aussi comprendre un contexte qui est très compliqué".
"D'un coup de nerfs, je me suis retourné, j’ai pris une pierre et je l’ai lancée"
Les trois autres gilets jaunes sont soupçonnés d’avoir jeté des pierres en direction des forces de l’ordre. "J’ai été aspergé par les autopompes, j’ai été gazé, et d’un coup de nerfs, je me suis retourné, j’ai pris une pierre et je l’ai lancée", dit l'un d'eux.
Aucun des gilets jaunes ne nie, mais ils ont l’impression d’être jugés pour l'exemple. "Je regrette tout ce que j’ai fait, c’était dans le feu de l’action avec toutes les personnes qui étaient là, qui faisaient n’importe quoi", exprime l'un des accusés. "J’ai l’impression que c’est les petits qu’on prend, pour faire comprendre, mais je ne crois pas que ça servira à quelque chose", dit un autre.
Ils connaîtront leur jugement dans plusieurs semaines.
Vos commentaires