Une avocate belge est prête à recevoir des coups de fouet. Par son annonce, elle veut surtout soutenir une juriste iranienne engagée dans la cause féministe et qui a été condamnée dans son pays à 38 ans de prison et 148 coups de fouet. Une règle non-écrite dit que la peine peut être partagée. L'avocate belge lance donc un appel à toutes les juristes du monde.
Sibylle Gioe, une avocate liégeoise, rassemble autour d'elle des juristes pour tenter de porter secours en Iran à une consœur en danger. Nasrin Sotoudeh, une avocate et militante des droits humains a été condamné à 38 ans de prison et 148 coups de fouet parce qu'elle a pris la défense d'autres femmes qui refusent de porter le tchador, le voile islamique.
"Les femmes qui se dévoilaient ostensiblement en Iran et qui continuent à le faire, du fait qu'elle les a défendues publiquement, elle est accusée de propagande, de corruption, d'incitation à la prostitution alors qu'elle ne fait qu'exercer son métier d'avocate de défendre ce grand principe des droits humains, de l'autonomie, de la volonté sur son corps", explique Sibylle Gioe.
Ce n'est pas du bluff
L'avocate liégeoise porte en elle ce combat. Elle est bien déterminée avec d'autres avocats belges à assumer une partie de la sentence prononcée à l'encontre de l'avocate iranienne. "Nous, simples avocates, citoyennes, nous n'avons pas grand-chose d'autre à proposer en échange que notre propre corps", souligne-t-elle.
La jeune magistrate est-elle donc réellement prête à se rendre en Iran et à être blessée ? "Tout à fait", répond Sibylle Gioe qui est soutenue par l'ordre des avocats et par des associations de juristes.
C'est un moyen de pression pour ouvrir les consciences dans notre pays mais aussi là-bas. En Iran, cela s'annonce difficile car les pressions y sont très fortes et ce sont les défenseurs des droits de l'Homme qui en paient le prix.
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