Des policiers venus de 7 pays d'Europe ont mené aujourd'hui une vaste opération de contrôle des tachygraphes de poids lourds. Un routier sur quatre serait en infraction et dépasse les temps autorisés de conduite.
Contrôler les poids lourds nécessite des connaissances précises afin de détecter les techniques de fraude de plus en plus inventives et variées. "Le danger, c'est que maintenant on utilise des appareils électroniques qui vont mettre à mal l'électronique de bord", a expliqué Christophe Lacroix, inspecteur principal de la zone Secova, à notre journaliste Justine Roldan-Perez. "Donc on va mettre à mal par exemple les capteurs au niveau du freinage, et tout le monde ne se rend pas toujours compte du danger que cela peut créer", a-t-il ajouté.
Les chauffeurs trafiquent en fait les tachygraphes de leur camion, ces appareils qui enregistrent leur temps de conduite et de repos. Cette manipulation leur permet de rouler autant qu'ils le souhaitent. Le réseau belge d'experts a donc organisé aujourd'hui une action de coopération internationale. "Devant l'évolution de ces fraudes qui, de plus en plus, deviennent électroniques, il est important d'adapter nos méthodes et nos moyens de contrôle", a indiqué Olivier Pedrono, responsable départemental du contrôle des transports en Bretagne.
"On a nos trucs, ils ont leurs trucs"
Quant à la coopération entre les autorités de plusieurs pays, elle permet de réunir les compétences des uns et des autres. "On essaie de s'adapter. On a nos trucs, ils ont leurs trucs, on essaie de tout mettre en commun pour en déceler un maximum",a ajouté Dominique Neefs, agent de police sur la zone Montgomery.
Sur 46 camions contrôlés ce mardi, 11 étaient en infraction. Et contrairement à ce qu'on pourrait penser, les chauffeurs de camion ne sont pas opposés à ce type d'opération. "Il y a trop de pays de l'Est qui nous pourrissent le boulot. Ils nous font une mauvaise réputation et je trouve ces contrôles normaux. C'est d'ailleurs ce que j'ai dit aux policiers",a confié Thomas, chauffeur routier.
En 2016, la lutte contre la fraude et le dumping social a rapporté 200 millions d'euros. Cette année, l'inspection se renforce encore avec 1000 contrôles supplémentaires et le recrutement d'une centaine d'inspecteurs.
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