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"Il faut réduire le fossé entre les plus aisés et les plus démunis": regardez le discours de la reine Mathilde

 
 

La reine Mathilde a focalisé l'attention mardi midi sur l'urgence des mesures à prendre afin de mettre en œuvre l'Agenda 2030, soit 17 objectifs de développement durable (ODD) à réaliser d'ici 2030. La souveraine s'exprimait, devant un parterre composé d'ambassadeurs et de chefs d'Etat, pour l'ouverture des Journées européennes du développement, organisées mardi et mercredi à Tour et Taxis, à Bruxelles.

Les Journées européennes du développement (JED) sont organisées par la Commission européenne depuis 2006, dans le but de rassembler les acteurs du développement durable autour d'une même table. Cette 13e édition est centrée sur la lutte contre les inégalités, l'un des 17 ODD fixés par les 193 Etats membres de l'Onu.

La Reine, défenseur des ODD depuis 2016, a pointé que la réduction des inégalités "dans les pays et d'un pays à l'autre (...) couvre un champ très vaste". Pour mettre en œuvre cet objectif, il faut "réduire le fossé entre les plus aisés et les plus démunis, promouvoir l'inclusion dans la société des groupes marginalisés, mettre fin aux discriminations de tous ordres, créer des filets de sécurité pour les plus pauvres", a-t-elle énuméré.

"Personne ne doit être laissé pour compte, chacun doit être pris en considération", a-t-elle poursuivi, mettant en exergue un des principes de l'Agenda 2030, "Leaving no one behind", un slogan affiché par tous les organisateurs de ces JED.

La souveraine a également souligné que la réduction des inégalités ne pouvait se faire sans la réalisation des autres ODD, qui ont aussi pour but de "réduire la pauvreté, d'éliminer la faim, de garantir à tous la santé et le bien-être".

Si la reine Mathilde a salué les progrès accomplis depuis 2015 dans la réalisation des objectifs, elle a aussi pointé qu'ils étaient trop lents et trop disparates pour atteindre les buts fixés d'ici 2030, selon l'analyse du secrétaire général de l'Onu. Elle a souligné l'urgence des mesures à prendre alors que "très souvent les inégalités se cumulent: être femme en milieu rural, dans un pays pauvre ou en conflit, réduit d'emblée vos chances, qu'il s'agisse d'accès à l'eau, d'éducation, de santé maternelle, de revenus".

Les catastrophes naturelles, souvent liées au changement climatique, touchent davantage les populations les plus pauvres, les personnes vulnérables sont victimes d'accumulation d'inégalités, la malnutrition aiguë dès la petite enfance produit des conséquences dramatiques sur la croissance physique et les capacités intellectuelles, a encore poursuivi la souveraine. "Pour mettre fin à ces multiples cercles vicieux, les effets bénéfiques de la croissance économique doivent atteindre les personnes et les groupes défavorisés, grâce à des mesures ciblées et innovantes, qui prennent en considération leur situation spécifique et qui brisent l'indifférence et les discriminations", a-t-elle appelé, ajoutant qu'une attention particulière devait être portée "aux jeunes femmes et aux jeunes hommes, citoyennes et citoyens de demain, dont l'horizon en termes d'emploi et d'insertion reste pour le moins incertain".

Le Programme de développement durable, comprenant 17 objectifs à accomplir d'ici 2030, a été adopté en 2015. Le but est de mettre fin à toutes les formes de pauvreté, combattre les inégalités et s'attaquer aux changements climatiques, en veillant à ne laisser personne de côté. Avant l'intervention de la reine Mathilde, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, avait également appelé à "faire plus et mieux immédiatement pour garantir le respect de la dignité de chaque être humain". "Tous ceux qui habitent notre planète ont la même dignité", a-t-il poursuivi, soulignant que "la lutte contre la pauvreté est une préoccupation permanente pour l'Europe et pour nous tous".


 

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