Le roi Philippe a prononcé ce mardi son discours de Noël. Notre souverain a évidemment évoqué cette année particulière que nous avons vécue en 2020. Selon lui, cette pandémie "qui nous secoue depuis près d'un an (...) nous fait regarder les choses différemment et les apprécier autrement".
Contrairement aux autres années, ce n'est pas à 13h que le souverain s'est adressé aux Belges dans un message enregistré au Palais royal. C'est peu avant 19h que la population a pu le découvrir. Le roi Philippe a bien sûr évoqué la pandémie mondiale de coronavirus et son impact sur les Belges.
LE DISCOURS DU ROI
Mesdames et messieurs,
Traditionnellement, nous fêtons Noël et la fin de l’année en famille, avec nos enfants, parents, grands-parents – entre amis. Ces moments, tellement précieux, illuminent nos jours d'hiver froids, sombres et parfois solitaires. Ils nous apportent réconfort et chaleur. La Chaîne de Lumières en est un symbole, un symbole de lien et d’espoir.
Cette année-ci, tout est différent. Ce soir, nous célébrons Noël dans notre bulle ou seuls. Nous devons garder nos distances, pour nous protéger les uns les autres. Heureusement nous savons que l’amour et l’amitié sont plus forts que la séparation.
La pandémie nous concerne tous, de façons différentes. Et beaucoup, trop nombreux hélas, paient un prix très élevé. Jusqu’à y laisser la vie.
Les défis restent immenses mais les mois qui viennent nous donnent une réelle perspective de sortie de la crise, nous permettent de refaire des projets, de croire à nouveau en l’avenir. Mais sans aucun doute nous en sortirons différents.
Que pouvons-nous retenir de cette crise ?
Tout d’abord : nous sommes capables de faire face.
Nos soins de santé ont tenu bon, grâce à l’effort admirable de tous ces gardiens de nos vies.
Il y a aussi tous ceux qui contribuent à maintenir le pays à flot, jour et nuit, en assurant la continuité de leurs activités professionnelles, de leur entreprise ou du service public, ou tout simplement, en offrant de l’aide là où elle est nécessaire.
Et dans tout le pays, depuis des mois, nous assistons à un élan de générosité impressionnant. Tant d’entre vous se sont engagés bénévolement. Nous en avons vu de beaux exemples. Ces personnes qui ont gardé les enfants d’une infirmière surmenée, ou fait des courses pour un voisin. Ce sont tant d’étudiants qui donnent des cours en ligne aux élèves de primaire et de secondaire, ou sont allés donner un coup de main dans les hôpitaux. Ou encore ce chef-cuisinier qui a dû fermer son restaurant et qui maintenant prépare des repas pour les sans-abris. Ce sont aussi ces professionnels de l’événementiel qui épaulent des maisons de repos et de soins. Ce ne sont que quelques exemples parmi d’autres.
La pandémie qui nous secoue depuis près d’un an nous fait partager les mêmes inquiétudes, les mêmes soucis.
Elle nous fait regarder les choses différemment et les apprécier autrement.
Nous avons tous pris conscience de notre fragilité. Durant cette crise, beaucoup de choses ont été dites sur le vécu de chacun. Nous avons su nous écouter et mieux nous comprendre.
Continuons de nous dire les choses en vérité.
Le confinement nous a également fait mieux comprendre ce que vivent les personnes victimes d’exclusion ou souffrant de solitude.
Faisons en sorte que chacun ait sa place dans la société. Ne tolérons plus jamais l’exclusion.
Cette crise nous a montré que nous sommes tous dépendants les uns des autres et elle nous a appris à oser l’accepter. Cette dépendance, vécue dans le respect et la confiance, est une force sur laquelle nous pouvons nous appuyer.
Les mesures, nécessaires, qui ont été prises dans la lutte contre le coronavirus, affectent nos libertés individuelles, et entraînent parfois de lourdes conséquences. Mais ces contraintes, cherchons à les assumer, plutôt que de les subir. Car nos libertés ne font pleinement sens que lorsqu’elles sont vécues avec et pour les autres, pour le bien de toute la communauté.
Mesdames et messieurs,
Le jour viendra où nous pourrons de nouveau nous voir et passer du temps ensemble sans contraintes ; où les grands-parents pourront prendre leurs petits-enfants sur les genoux ; où nous pourrons retourner dans nos églises, synagogues, mosquées et temples ; assister à un concert ; faire la fête ... en toute liberté.
Je voudrais terminer par un message aux jeunes.
Je sais que les temps sont durs pour vous.
Votre jeunesse peut vous sembler en partie sacrifiée.
Oui, elle est momentanément mise entre parenthèses.
Mais bientôt vous pourrez à nouveau déployer vos ailes, réaliser vos rêves, et nous inspirer à construire ensemble un avenir meilleur.
Mesdames et messieurs,
Avec vous, la Reine et moi, et toute notre famille, regardons l’année nouvelle avec confiance. Une année où nous pouvons à nouveau aller de l’avant.
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