"Le Grand-Duc Jean a énormément compté pour moi. Je suis né en 1963, et il est monté sur le trône le 12 novembre 1964. Je l'ai toujours connu comme mon souverain, et j'ai eu la chance de le rencontrer en 1989. Pour la première fois, pour ses 25 ans de règne, il m'a accordé un entretien pour le Figaro. J'ai eu la chance d'aller au château de Colmar-Berg", nous a confié Stéphane Bern, journaliste et spécialiste des têtes couronnées. Stéphane Bern est né à Lyon mais a acquis la nationalité luxembourgeoise en 2017.
"Je l'ai vu souvent, par après, et je garde le souvenir d'un homme extrêmement affable. Il était d'une élégance, d'une courtoisie, d'une gentillesse, et avec un sens de l'humour très fin. La bienveillance semblait être sa seconde nature. Il était sportif, et avait eu une éducation très british. Il a d'ailleurs servi dans les Irish Guards".
Le dernier souverain à avoir participé à la libération de l'Europe
En réalité, "c'était un héros, c'était le dernier chef d'Etat qui avait participé directement à la libération de l'Europe". D'ailleurs, "en juin 1944, il a débarqué sur les plages de Normandie, il a libéré Caen, Bruxelles et le Luxembourg le 10 septembre 1944". Pour Stéphane Bern, le Grand-Duc Jean était donc "un héros, dans tous les sens du terme".
En cette période où l'on émet des doutes sur l'Europe, le journaliste rappelle que le Grand-Duc du Luxembourg "était un grand Européen, il était profondément convaincu que la solution à tous nos maux était l'union des pays européens".
Très proche de la Belgique
Quant à ses relations avec la Belgique, elles étaient profondes. "Le 9 avril 1953, il a épousé la princesse Joséphine-Charlotte de Belgique, la fille du roi Léopold III et de la légendaire reine Astrid. Elle était la sœur des deux souverains Baudouin et Albert (et donc la tante de l'actuel Roi Philippe)".
Cette union "a scellé le Benelux", mais il y a eu ensuite "une vraie proximité" entre les deux dynasties.
Comme les souverains belges, le Grand-Duc Jean "adorait faire du cheval, il était excellent à l'escrime et au tir, mais c'était un chasseur très raisonné, il voulait protéger la faune et la flore". Enfin, "à la fin de sa vie, il avait développé un talent que l'on reconnait à l'actuel Roi Philippe, c'est un talent pour la peinture, et l'aquarelle ; c'était son jardin secret, mais il avait beaucoup de talent, vraiment".
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