Un accouchement sur cinq se fait par césarienne en Belgique. Un chiffre qui n'a cessé d'augmenter ces dernières décennies alors que la naissance par voie naturelle donne des bébés avec une meilleure immunité. Alors pourquoi cette façon de procéder est-elle en augmentation?
Enceintes de leur premier enfant, de nombreuses femmes voient la césarienne comme une manière de rassurer leurs angoisses face à l'accouchement. L'acte chirurgical s'est fort banalisé, faisant oublier que la naissance par voie naturelle donne des bébés plus résistants, avec une meilleure immunité.
"La voie naturelle a un plus par rapport à la césarienne"
"Il y a moins d'asthme, il y a moins de problèmes d'allergies, il y a aussi une stabilité de poids plus facile pour l'enfant. Les gens ne sont pas au courant ce cela, il faut vraiment leur dire que quand l'enfant accouche par voie naturelle, il a un plus par rapport à la césarienne", indique Patrick Emonts, professeur d'obstétrique au CHU de Liège.
20,4 % des cas en Belgique
En matière de naissance par césarienne, la Belgique, avec 20,4 %, fait mieux que la moyenne européenne, mais moins bien que l'Islande ou les Pays-Bas. Avec 52 %, Chypre fait office de mauvais élève.
En Belgique, ce pourcentage augmente légèrement depuis 10 ans, alors que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande de ne pas dépasser les 15 %. Car la césarienne, c'est aussi une blessure à l'utérus qui n'est pas sans conséquence sur la grossesse suivante.
Des conséquences sur la grossesse suivante
La césarienne peut notamment avoir un impact sur "la manière dont l'enfant va s'implanter la fois suivante", explique Patrick Emonts, mais il y a aussi un "risque de perdre beaucoup plus vite les eaux, d'avoir des ruptures, des déchirures à ce niveau-là et surtout des implantations placentaires qui amènent des hémorragies assez sévères lors de l'accouchement suivant."
Dans un monde où tout doit être rapide et organisé, la césarienne peut être vue comme une facilité. Elle peut aussi devenir une réponse des gynécologues face au risque d'un procès en justice.
"Lorsqu'il y a un incident dans un accouchement par voie naturelle et qu'il y a une plainte qui fait suite, la question va être 'pourquoi n'avez-vous pas procédé par césarienne ?'", ajoute Patrick Emonts.
Même si la césarienne reste un outil indispensable pour les prématurés ou en cas de complication, elle coûte aussi plus cher à la Sécurité sociale: 4 jours à la maternité au lieu de 3. Lorsque le bébé est à terme, dans plus de 90 % l'accouchement par voie naturelle se passe sans problème.
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