La Belgique est en alerte rouge météo depuis hier/samedi à l'exception de la côte et du Luxembourg. les vagues de chaleur semblent être de plus en plus nombreuses ces dernières années.
Dans le RTL INFO 13H, Xavier Fettweis, climatologue à l'université de Liège, a commenté et analysé cette évolution climatique en répondant aux questions de Salima Belabbas.
Salima Belabbas: Est-ce que vous constatez une répétition plus importante de ces phénomènes de fortes chaleurs?
Xavier Fettweis: "Si on regarde un peu les statistiques pour la région liégeoise, on observe que depuis 1950, on a au moins un jour de canicule par été, et une augmentation d'un jour tous les 20 ans. Depuis 1980, cette augmentation s'accélère, c'est un jour de canicule en plus chaque été, tous les dix ans."
Salima Belabbas: Peut-on considérer que cette accélération est inquiétante?
Xavier Fettweis: "Oui, partout sur Terre, pas uniquement Belgique, on observe que dans les pires projections futures du GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat), on est en train de coller plutôt vers cette courbe-là, et non vers une courbe où on aurait un refroidissement du climat, ou en tout, un affaiblissement du réchauffement climatique. Donc, il est temps d'agir car on suit la pire des trajectoires."
Salima Belabbas: Comment infléchir cette courbe?
Xavier Fettweis: "Malgré le Covid, la concentration de CO2 a continué à augmenter dans l'atmosphère. Cette augmentation est quasi linéaire. Il est temps de diminuer nos émissions de gaz à effet de serre, notamment en misant sur l'énergie renouvelable, en limitant le transport émetteur de carbone... Ce sont quelques exemples parmi d'autres."
Salima Belabbas: Est-ce qu'il n'est pas trop tard pour agir?
Xavier Fettweis: "Non, on a encore une dizaine d'années pour agir. Si on laisse trop aller les choses, le problème est que les océans vont trop se réchauffer, la glace va trop fondre... A ce moment-là, il ne sera plus possible de revenir vers un réchauffement limité à deux degrés, ce qui est l'objectif des accords de Paris. On a encore une dizaine d'années pour faire fléchir la courbe, et donc c'est faisable il faut. Il faut être optimiste."
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