Création d'un ministère flamand des Affaires étrangères, souhait de modifier l'ordre protocolaire pour le 21 juillet, Damien Thiéry à Linkebeek… De nombreux exemples illustrent le retour de la question communautaire. Le Premier ministre avait pourtant assuré qu'elle serait mise de côté.
La hache de guerre est-elle définitivement enterrée entre les régions? Avec le gouvernement Michel, les problèmes communautaires semblaient ne plus être d'actualité, mais à bien y regarder, ils ne sont jamais loin, comme le montre Loïc Parmentier.
Régions et fédéral à égalité dans le protocole: du communautaire
Il y a une semaine, pour la fête de la Communauté flamande, le Premier ministre Charles Michel et le ministre-président flamand, Geert Bourgeois, s'étaient retrouvés à l'hôtel de ville de Bruxelles. À cette occasion, Charles Michel estimait avoir éliminé la question communautaire. "Je suis plutôt heureux, neuf mois après la mise en place du gouvernement, d'avoir mis de côté les débats institutionnels", disait-il. Pas de communautaire donc... Et pourtant!
Actuellement, un Premier ministre est 6e dans l’ordre protocolaire, un ministre-président 19e. Des patrons de région qui voudraient désormais être au même niveau que leur Premier ministre fédéral. Et ce changement, cela s’appelle un problème communautaire…
Linkebeek: encore un problème communautaire
Invité de Pascal Vrebos en octobre dernier, Charles Michel assurait déjà avoir mis au placard la question institutionnelle. "Ce gouvernement est le seul qui est capable de mener une politique économique et sociale en mettant de côté les questions institutionnelles et communautaires", affirmait le Premier ministre.
A Linkebeek, une commune à facilité gérée par son bourgmestre non-nommé depuis 2007, une commune qui va bientôt recevoir la visite d’un commissaire de gouvernement flamand. "Il n'y a pas de raison qu'on nous envoie quelqu'un pour gérer une commune qui est déjà parfaitement gérée", estimait Damien Thiéry, bourgmestre non-nommé de Linkebeek, le 8 juillet. Une arrivée vécue comme une forme d’inquisition flamande pour ce bourgmestre du même parti que le premier ministre. C’est encore un problème communautaire.
Un ministère flamand des Affaires étrangères: toujours du communautaire
Dans Le Grand direct de RTL-TVi du 19 octobre dernier, Charles Michel martelait encore que la N-VA ne remettrait plus les débats communautaires sur la table. "La N-VA a pris la décision de mettre totalement de côté les questions institutionnelles et communautaires pendant cinq ans", disait le Premier ministre.
La N-VA et son ministre président flamand Geert Bourgeois ont annoncé la création d'un ministère des Affaires étrangères propre à la Flandre. Tension communautaire: une de plus! "C'est important de ne pas lancer des débats parlementaires, et c'est le cas plus ou moins, oui", estimait timidement Kris Peeters, vice-premier ministre fédéral CD&V.
Plus ou moins le cas! Il existe bel et bien des tensions communautaires. Même si tous rappellent qu’il n’y aura pas de nouvelles réformes de l’état au moins le temps du gouvernement Michel. Promis juré!
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