La situation de l'emploi, en particulier à Caterpillar, a donné lieu à quelques échanges soutenus sur la prise en charge des travailleurs âgés qui risquent leur emploi et au final sur un vif incident quand plusieurs parlementaires se sont indignés de l'attitude de leur collègue Luk Van Biesen (Open Vld) qui aurait, selon leurs dires, invité la cheffe de groupe sp.a Meryame Kitir à "retourner au Maroc".
Certains demandent que les travailleurs âgés de Caterpillar puissent bénéficier d'un statut d'exemption à l'instar de celui qui avait permis à certains des ouvriers de Ford Genk de bénéficier de la prépension. Meryame Kitir s'en est elle-même émue, soulignant la responsabilité des employeurs qui ne veulent pas engager de travailleurs âgés. Celle-ci a été interpellée à la suite de son intervention par Luk Van Biesen, une intervention qui a suscité quelque agitation sur les bancs avoisinants.
Prenant à son tour la parole, Kristof Calvo (Groen) a alors dénoncé publiquement l'attitude du député libéral flamand qu'il a accusé d'avoir invité Mme Kitir à "retourner au Maroc". Face à l'attitude scandalisée de l'assemblée, l'intéressé a nié avoir tenu de tels propos. Le président de la Chambre Siegfried Bracke a pris la parole pour indiquer que "si les allégations étaient avérées", il considérerait le propos comme "inacceptable" et inviterait l'intéressé à "présenter des excuses".
Quelques instants plus tard, après un aller retour, Luk Van Biesen a indiqué depuis sa place dans l'hémicycle que "si ses propos avaient été mal compris, il s'excusait". Il a ajouté avoir voulu rassurer les travailleurs de Caterpillar qui n'auront selon lui pas de peine à convaincre d'autres employeurs vu leurs qualifications.
Le président de la Chambre dans l'impossibilité de sanctionner
Meryame Kitir a confirmé dans les couloirs de la Chambre que les mots avaient bien été prononcés par Luk Van Biesen tels que rapportés par Kristof Calvo. Elle a dénoncé qu'un parlementaire, avec sa fonction d'exemple, puisse se laisser aller à un tel dérapage à une époque où le racisme a repris vigueur dans la société. Elle entend discuter avec le président de l'assemblée des suite à donner à cette affaire.
Condamnant ce type de propos, Siegfried Bracke a toutefois indiqué qu'il se trouvait dans l'impossibilité d'envisager des sanctions à l'endroit d'un député, au nom de la liberté d'expression totale et l'immunité dont jouissent les parlementaires dans l'exercice de leur fonction. "On continuera donc à dire ce qu'on veut au parlement, ce qui ne m'empêchera pas de persister à marquer mon désaccord avec ce type de propos", a conclu M. Bracke.
L'Open Vld condamne l'attitude de son député et le convoque
"Ceci ne peut (se produire), jamais, nulle part", ont condamné la présidente Gwendolyn Rutten et le chef de groupe Patrick Dewael. Luk Van Biesen sera convoqué par sa présidente de parti. "Les mots d'un représentant du peuple sont ceux qui comptent, toujours et partout. Peu importe ce qu'il a voulu dire, son intervention était inappropriée", ont réagi Gwendolyn Rutten en Patrick Dewael. "Nous déplorons cet incident. Ceci ne peut (se produire), jamais, nulle part. Il est bon que Van Biesen se soit excusé", ont commenté les chefs de file libéraux.
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