La crise politique se prolonge. Nous sommes toujours en attente d’un gouvernement fédéral. Une nouvelle mission d’information est en cours mais rien ne filtre pour l’instant sur l’état d’avancement des discussions. Durant ces vacances de carnaval, ce sont des jeunes qui ont pris la place des députés et des ministres. Chaque année à cette période, 120 jeunes participent au Parlement jeunesse à Bruxelles. Que pensent-ils de la crise?
Certains sont encore aux études, d’autres travaillent déjà comme kinésithérapeute ou assistante sociale par exemple. Pendant cinq jours, ils se transforment en ministre ou député.
Il y a déjà 24 ans que le parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles accueille des jeunes âgés de 17 à 26 ans. Ils viennent de Belgique mais aussi du Cambodge, du Maroc, du Cap-Vert ou encore du Canada. "Avec la Flandre, les Belges, le français, le néerlandais, cela semble assez complexe comme système mais avec les discussions que j’ai eues au cours de la semaine, on commence à comprendre", confie Emilie Lavoie, étudiante canadienne.
Justement, ces jeunes férus de politique débattent dans un pays qui n’a plus de gouvernement de plein exercice depuis 431 jours. "Ce que je trouve dommage c’est que par moment on discute de ça alors que les jeunes, ici, on est en train de faire quelque chose qui nous ressemble, mais qui n’a rien à voir avec la crise politique actuelle. Et, en tout cas, on vit en dehors de ça pendant une semaine", indique Anna-Joséphine D’Alessio, assistante sociale.
"Cette crise ne me désole pas"
La crise politique ne semble pas les inquiéter. "Ce que je dirais aux jeunes, c’est que nos politiques ne prennent pas leurs responsabilités. Ce que les étudiants doivent comprendre, c’est qu’il y a des enjeux très complexes derrière cette crise", souligne François Tempels, kinésithérapeute.
"Cela ne me désole pas. Cela veut dire aussi que l’on ne va pas d’emblée vers une solution, on réfléchit aux impacts que cela va avoir. Je préfère un plus long délai avant d’avoir un gouvernement mais que ce soit un gouvernement avec un programme cohérent", estime Sébastien Pannus, étudiant en médecine.
Certains possèdent déjà tout du politique. L’art et la manière de répondre aux questions sans y répondre. "C’est une question complexe qui appelle une réponse nuancée. Je ne dirais pas que la politique actuelle me désole, je ne dirais pas non plus qu’elle me ravie. Je pense en tout cas qu’elle est intéressante. On vit un moment important de l’histoire de notre pays", affirme Chloé Le Roy, étudiante.
Certains jeunes se disent gagnés par le virus de la politique. Dès lors, on les reverra peut-être un jour député ou ministre pour de vrai.
Vos commentaires