Didier Reynders et Johan Vande Lanotte avaient rendez-vous au palais royal ce lundi en fin de matinée. Les deux informateurs ont livré un nouveau rapport sur leur travail au roi Philippe. Le souverain a demandé aux informateurs d'établir une note pouvant servir de base aux futures discussions de préformation. La mission d'information a battu un record de longévité: un mois et un jour.
Didier Reynders et Johan Vande Lanotte ont été nommés le 30 mai. Jamais des informateurs royaux n'avaient mis autant de temps pour exercer leur mission. Ils ont été reçus au palais royal ce lundi pour faire un troisième rapport de leur mission auprès du Roi Philippe.
Le roi Philippe a "demandé aux informateurs d’établir, dans la poursuite de leurs échanges, une note pouvant servir de base aux futures discussions de préformation. Les informateurs feront un premier rapport le 12 juillet et un suivant le 29 juillet", a précisé le palais royal suite à la rencontre.
Trouver au moins des points de départ pour une discussion
Vers midi, les informateurs se sont présentés devant la presse. L'objectif de la nouvelle mission confiée aux informateurs sera désormais différent.
"Maintenant c'est clairement travailler à la rédaction d'une note qui cadrerait les différentes priorités qu'on peut mettre en avant. Depuis le début nous avions dit que nous voulions travailler sur les défis que doit rencontrer notre pays. On veut pouvoir mettre sur papier, dans des discussions avec les formations politiques utiles à la formation d'un gouvernement, les priorités concrètes et regarder si on peut trouver au moins des points de départ pour une discussion", a déclaré Didier Reynders.
Prochaine échéance
Et niveau délai? "L'objectif, c'est de pouvoir d'ici la fin du mois imaginer cette note, la rédiger, avec l'ambition d'aller vers une véritable préformation de gouvernement. Ce qui explique qu'on aura à nouveau des contacts avec des formations politiques. Mais l'intention est aussi de changer un peu la méthode, en travaillant aussi avec les familles politiques qui souhaitent jouer un rôle un niveau fédéral, et donc de regrouper ensemble des partis du nord et du sud du pays par famille politique, chaque fois que la famille existe des deux côtés, et chaque fois que les deux partis souhaitent participer aux discussions fédérales. Et de le faire ensuite par groupe linguistique. Donc de réunir des formations politiques de chaque communauté", a précisé Didier Reynders.
Les informateurs vont effectuer ce travail avec les familles politiques nationales et les groupes linguistiques jusqu'à la mi-juillet. "Après, nous consacrerons une semaine à finaliser une note. Comme Johan l'a indiqué, il sera à l'étranger. Ça arrive à l'un comme à l'autre parfois d'être quelques jours à l'étranger. Mais on a évidemment l'occasion de travailler à l'élaboration de cette note. Après le 21 juillet, on espère avoir l'occasion de faire le tour des partis, des familles ou des groupes linguistiques sur un texte, sur une façon de travailler", a confié Didier Reynders.
"Nous allons, comme nous l'avons déjà annoncé, travailler dans la discrétion. En faisant en sorte qu'on puisse tenter de progresser dans les semaines qui viennent", a précisé le libéral.
Quels sont les partis concernés?
Lors de la séance de questions-réponses avec les journalistes, notre reporter Loïc Parmentier a interrogé les informateurs pour savoir quelles étaient les familles politiques envisagées. Didier Reynders a indiqué qu'ils n'avaient rencontré que les partis qui souhaitaient jouer un rôle gouvernemental au niveau fédéral. "Ici quand on parle de familles politiques, il est clair qu'on va recevoir la famille socialiste, libérale, écologique... Et puis nous aurons à la fois le CD&V et la N-VA. Je dirais que le seul point qui pourrait encore faire l'objet d'un contact, c'est avec DéFI. Mais le président de DéFI a dit lui-même qu'il ne se sentait pas totalement indispensable dans les discussions de préformation", a-t-il réagi.
Toujours des informateurs?
Très concrètement, notre journaliste Loïc Parmentier a interrogé Johan Vande Lanotte et Didier Reynders sur leur fonction. Sont-ils toujours des informateurs? "Depuis le début, nous avons travaillé pour informer le roi, donc on reste dans cette fonction d'informateur. Même si nous allons travailler à une note qui pourrait servir à une préformation, comme nous l'entendons. C'est-à-dire la mise en place de partis qui pourraient discuter de cette préformation", a répondu Didier Reynders.
Une attention particulière pour les négociations régionales
Dans notre pays, les négociations pour former des gouvernements en Wallonie, en Flandre et à Bruxelles jouent aussi un rôle important. Avec parfois des conséquences sur le niveau fédéral. Pour les informateurs royaux, cet élément a évidemment été pris en compte dans leur mission. "Depuis le début, on est en contact avec les formateurs régionaux. On sait que les enjeux reposent essentiellement sur la formation d'un gouvernement en Flandre, comme sur les discussions en cours en Wallonie. Mais on reste attentifs à la situation bruxelloise", a confié Didier Reynders. "Très vite, il y a eu un gouvernement en communauté germanophone, pour le reste, les étapes sont plus longues. On sera attentifs dans les prochaines semaines", a-t-il ajouté.
Les dossiers prioritaires
Les "priorités concrètes" évoquées par le libéral correspondent aux points déjà évoqués lors des précédentes conférences de presse:
- Le budget, et la vision de chacun pour atteindre l'équilibre budgétaire au cours de la prochaine législature. "Quand on sait que selon le Bureau du plan l'horizon est un déficit de l'ordre de 11 milliards d'euros en 2021", a précisé Didier Reynders.
- La concertation sociale, entre patrons, syndicats et gouvernement.
- Le débat sur le marché du travail et la création d'emplois, le soutien aux entreprises, aux PME et start-up.
- Le soutien au pouvoir d'achat des citoyens.
- L'enjeu climatique.
- La lutte contre la pauvreté: "comment augmenter les revenus les plus bas au niveau du seuil de pauvreté. Tout en ayant une attention particulier pour l'accès aux soins de santé", a précisé Didier Reynders.
- La politique dans plusieurs grands départements du service public fédéral: sécurité, justice, défense, pensions, migration.
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