Les préformateurs Rudy Demotte (PS) et Geert Bourgeois (N-VA) ont demandé ce lundi au Roi Philippe de les décharger de leur mission. Pour l'instant, le souverain a suspendu sa décision et a lancé une série de consultations. Il a déjà rencontre Paul Magnette et Bart De Wever. Il poursuivra ce mardi avec des représentants du MR, de l'Open VLD et du sp.a.
Entretemps, suite à son entrevue avec le Roi, Paul Magnette a rejeté la faute sur la N-VA dans une interview qu'il a accordée à RTL INFO.
Pour décrypter cet imbroglio politique, Pascal Delwit était l'invité du RTL INFO 19H. Le politologue a été interrogé par Caroline Fontenoy.
Caroline Fontenoy: Au vu des déclarations de Paul Magnette, on ne voit pas très bien comment on va pouvoir sortir de cette impasse?
Pascal Delwit: En réalité, on en est à la situation du 27 mai. C'est-à-dire quand on a connu la distribution des sièges (ndlr: au Parlement suite aux élections). On a tout de suite vu qu'il n'y avait que deux possibilités pour former une majorité parlementaire. Une majorité associant a minima le PS et la N-VA et une majorité associant les socialistes, les libéraux et les verts, éventuellement élargi au CD&V. Les deux se sont très vites révélées extrêmement compliquées. Depuis lors, on est dans ce constat, 5 mois plus tard, sans que les choses aient beaucoup évolué.
Caroline Fontenoy: Cette crise en rappelle une autre, celle de 2010. Est-ce qu'on se retrouve dans le même cas de figure?
Pascal Delwit: Non, on n'est pas dans le même cas de figure. D'une part parce que cette crise de 2010 a eu lieu, donc on en a tiré les leçons. Et le paysage politique est très différent. Le CD&V et le CDH sont beaucoup plus affaiblis, donc les alternatives sont relativement peu nombreuses. Qui plus est, on n'est pas dans le même contexte éconolique. Aujourd'hui les taux de croissance sont très faibles. Le fait qu'on travaille en douzième provisoire (ndlr: le gouvernement en affaires courantes doit faire voter le budget mois après mois au Parlement) est problématique. Et par ailleurs, on n'est pas à l'abri d'une mauvaise nouvelle, qui pourrait être par exemple un Brexit dur. Donc on est dans un cas d'école différent. On n'ira certainement pas dans une crise de 541 jours, bien qu'il ne faut jamais rien exclure dans la vie politique. Mais il faudra attendre de voir le positionnement des partis. Celui-ci ne pourra pleinement se donner à voir qu'avec l'élection du président du MR, qu'avec l'élection du nouveau président ou présidente du CD&V, et aussi à l'Open VLD.
Vos commentaires