(Belga) Pas moins de 17 questions ont été adressées jeudi au premier ministre Charles Michel à la Chambre, portant les unes sur la justice et les prisons, les autres sur l'appel que lui ont lancé trois dirigeants d'entreprises à jouer un rôle plus large pour relancer la Belgique, au-delà des niveaux de pouvoir.
"La Belgique n'est pas un failed state. La Belgique, c'est une grande démocratie. La Belgique, c'est un Etat de droit", a répété le premier ministre aux parlementaires. La semaine a été marquée par les propos du président de la Cour de cassation sur l'avenir de la justice face aux économies qui lui sont imposées. Une telle sortie du premier magistrat du pays est exceptionnelle. "La justice est un pouvoir constitué et un service public, et doit être respectée comme telle", a répondu M. Michel tout en insistant sur l'indépendance de ce pouvoir mais aussi l'apparence d'indépendance qu'il devait observer pour conserver la confiance du citoyen. Dans ce cadre, il importe de conjuguer liberté d'opinion et devoir de réserve, estime-t-il, en soulignant qu'il appartenait à chaque magistrat d'apprécier comment concilier ces impératifs. Le premier ministre a insisté sur les efforts qu'a consentis le gouvernement pour la justice, à commencer par la résorption de l'arriéré de factures du SPF Justice pour un montant de 160 millions d'euros. L'un des points qui suscite l'appréhension des juges est l'autonomie de gestion instaurée par une réforme de 2014. M. Michel a soutenu le principe d'une responsabilité des magistrats, à l'instar d'un bourgmestre ou d'un ministre. "L'autonomie n'est pas un chèque en blanc", a-t-il ajouté. A l'appel lancé par les chefs d'entreprise, M. Michel a répondu par sa volonté de donner au comité de concertation, qui réunit les gouvernements fédéral, régionaux et communautaires, un plus grand rôle d'impulsion. Mercredi prochain, il lui soumettra son projet de campagne de communication destinée à restaurer l'image du pays à l'étranger. (Belga)
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