Le parlement fédéral tenait aujourd'hui sa dernière plénière de la législature. Pour certains députés, cette séance est la dernière de leur carrière. Nous avons suivi trois élus qui quittent le monde politique. Une dernière journée forte en émotions.
Ils empruntent l'escalier du parlement pour la dernière fois et se dirigent vers leur ultime séance plénière. Trois députés, trois visages de la politique belge qui quittent aujourd’hui la vie publique.
À 11h ce matin. Marcel Cheron terminait de vider son bureau. Dans ses cartons, 27 années de vie politique.
"Si tout ce travail a été utile, c'est ça qui est sympa. Si j'avais dû partir à la suite d'une défaite électorale, ça aurait été vraiment quelque chose d'abominable. Donc ici c'est plutôt quelque chose de positif."
Peu de parlementaires vivent une carrière politique aussi longue. Aujourd’hui, c’est donc sans regret que le député Ecolo, historien de formation, choisit de changer d’air.
"On avait l'impression de jouer sa vie à chaque moment parce qu'on est dans le débat, dans l'affrontement des idées, dans l'argumentation. Et ça c'est quelque chose qu'on ne peut que retenir quand on aime ça."
Avant l’effervescence de la dernière séance, petit détour dans un hémicycle encore vide. Accompagné d’un autre ténor qui lui aussi se retire. Francis Delpérée, le professeur de droit constitutionnel. D’abord sénateur, ensuite député, il aura passé 15 années dans l’arène politique.
"C'est avec une certaine émotion que je m'assieds ici. Je termine non pas ma carrière mais une deuxième carrière. J'ai le sentiment surtout du devoir accompli. Je crois que pendant 15 ans j'ai été un peu le gardien de l'Etat de droit, le défenseur des droits et des libertés dans tous les débats qui peuvent se dérouler dans une assemblée."
Mais il l’avoue, les échanges et les confrontations d’idées vont lui manquer. Des débats parfois houleux qui ont aussi marqué, animé la longue carrière politique de Laurette Onkelinx. Élue députée pour la 1ère fois en 1987, ministre pendant 22 ans, c’est une Laurette Onkelinx émue qui rejoint ses collègues dans cet hémicycle qu’elle connaît si bien.
"J'ai des grandes colères, ça tout le monde le sait, mais on ne sait peut-être pas que j'ai aussi un petit cœur, comme on dit. Et donc si j'y pense trop, je serai trop dans l'émotion et donc je vais essayer d'éviter. Quand on a passé 32 ans en politique, au gouvernement, au parlement, ben voilà, c'est une page qui se tourne. Mais en même temps c'est un commencement. Et les commencements ça peut être toujours très très positif."
Un chapitre se referme ; un autre s’apprête à s’ouvrir. Le commencement d’une nouvelle vie, loin de l’agitation du parlement.
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