Notre journaliste Marie Thibaut de Maisières a interrogé douze femmes, candidates aux élections du 14 octobre, sur la place de la femme au sein de leur commune. Cette série appelée "La tirette" se poursuit aujourd'hui avec Christie Morreale, députée wallonne et dernière de la liste PS à Esneux.
Est-ce que les femmes font de la politique autrement ?
Oui et non. Oui, car on arrive avec des thématiques qui sont les nôtres et on a envie de répondre aux problèmes qu’on rencontre comme l’accueil des enfants, l’aménagement du territoire ou l’éclairage urbain. Mais non, dans le sens où la politique est un rapport de force et on doit convaincre et je n’ai pas le sentiment qu’on soit plus douce ou plus sensible.
Avoir une femme à la tête d’un échevinat permet-il d’avoir une politique plus égale entre les hommes et les femmes ?
On peut certainement corriger des inégalités et y être sensible. Nous, on a travaillé avec l’université de Liège qui avait montré que les femmes faisaient moins de sport que les hommes. Donc on a lancé des programmes spécifiques qui favorisent la mixité et encourage les femmes à faire du sport. Nos programmes de courses à pied ont très bien marché et permis à des femmes qui n’avaient jamais fait de sport de faire de la pratique physique.
Est-ce que les matières qui demandent de la vision long-terme comme l’environnement ou l’enseignement sont typiquement féminines ?
Dans les matières environnementales, je ne pense pas que les femmes perçoivent les choses différemment des hommes. Dans l’enseignement par contre, il y a un gros enjeu en matière d’égalité hommes-femmes. Car on est dans une société patriarcale, qu’il y a une déconstruction des stéréotypes qui doit se faire à la base depuis l’éducation. Et les instituteurs et les profs ont un rôle très important. Or ils ne sont pas formés pour ça. Donc former, dans une commune, tous les profs et instits à la question de l’égalité peut vraiment changer les choses. Pour que par exemple, dans les activités parascolaires, on incite aussi les petits garçons à faire de la danse et les filles à pratiquer le foot. Et que pour les fêtes des pères et fêtes des mères, on ne choisisse pas des cadeaux qui contribuent à renforcer les stéréotypes. Ce sont des choses qui vont aider à construire l’identité d’un enfant de manière plus égalitaire.
Pourtant la plupart des professeurs sont des femmes, non ?
Ça c’est un des problèmes. A l’inverse, on dit qu’il manque des femmes, en politique par exemple. Mais dans l’enseignement, dans le recrutement, c’est important d’être attentif qu’à qualités égales, si on a deux candidats, sachant qu’on a beaucoup de femmes institutrices, c’est peut-être bien de prendre un instituteur.
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