Le Premier ministre Charles Michel a regretté jeudi à la Chambre le vote de la Belgique en faveur de l'entrée de l'Arabie Saoudite dans la commission des droits des femmes de l'ONU.
"Si c'était à refaire, le gouvernement aurait plaidé pour qu'il n'y ait pas le soutien"
"Si c'était à refaire, le gouvernement aurait plaidé pour qu'il n'y ait pas le soutien (à l'Arabie Saoudite), il n'y a aucune ambiguité là-dessus. J'ai donné des instructions afin qu'à l'avenir l'appréciation politique de ce type de dossier ait lieu au plus haut niveau", a-t-il dit. Le Premier ministre a évoqué un concours de circonstances fâcheux à l'origine de ce vote, traditionnellement pas requis.
"Un délai de quelques heures"
Il y a eu un délai de "quelques heures" entre le moment où le ministère a été mis au courant et celui où la réponse devait être communiquée, a précisé le chef du gouvernement, le vote ayant été exprimé par un diplomate. M. Michel a souligné que son gouvernement ne pouvait pas être suspect de ne pas avoir investi dans la défense des droits de femmes alors qu'il a soutenu les ONG pratiquant l'avortement privées de subsides aux Etats-Unis et qu'il s'est engagé dans la campagne "She Decides".
Reynders sur la sellette
Le ministre des Affaires étrangères, Didier Reynders, est sur la sellette alors qu'il a indiqué mercredi à la Chambre qu'il n'était "pas au courant de la question d'un vote". Pour le groupe PS, il s'agit d'un "mensonge" qui appelle une "démission". "La réponse est insuffisante, ouf, il y a un regret mais il y a bien une occasion manquée de poser un geste fort pour le droit des femmes aujourd'hui piétiné à travers un acte qui a déshonoré notre pays", a indiqué Gwenaelle Grovonius.
On ne peut pas se contenter de regrets
Pour le président de DéFI, Olivier Maingain, la responsabilité de M. Reynders est également engagée. "Ou son cabinet n'est pas capable de s'organiser pour lui rapporter une information importante et c'est un manquement grave et unn dysfonctionnement au sommet de l'Etat, ou il a reçu l'information et n'y a pas prêté attention ou il laissé faire", a-t-il estimé. "Je ne sais pas s'il faudra une nouvelle commission d'enquête", a-t-il ironisé, mais "il est temps de clarifier, on ne peut pas se contenter de regrets, il y a un temps pour les responsabilités", a ajouté le député amarante. Evoquant le ministre de l'Intérieur, Jan Jambon, qui avait chargé un officier de liaison dans les attentats du 22 mars, Raoul Hedebouw (PTB) a dit espérer qu'on ne ferait pas d'"un diplomate un lampiste". La cheffe de groupe cdH, Cahterine Fonck, a qualifié d'"inaudibles" les explications du ministre Reynders. L'ensemble des groupes politiques a regretté jeudi le vote de la Belgique.
Vos commentaires