Les gouverneurs de province du pays souhaitent que le Comité de concertation (codeco) se réunisse plus tôt que prévu pour discuter de possibles mesures fédérales supplémentaires dans la lutte contre la propagation du coronavirus.
Cette demande a été confirmée mercredi après-midi par plusieurs d'entre eux à l'issue d'une concertation associant le centre national de crise. "Les dix gouverneurs ont demandé la tenue d'un Codeco dans les meilleurs délais et des mesures communes à l'échelle du pays", a déclaré dans un communiqué le gouverneur du Luxembourg, Olivier Schmitz.
Ce genre de concertation est régulière. Au vu des derniers chiffres, elle a toutefois pris un tour particulier. Les gouverneurs souhaitent un socle commun (donc: fédéral) de mesures potentiellement plus étendu, pour éviter une règlementation morcelée à travers le pays. A leurs yeux, il faut à la fois clarifier la mise en œuvre des mesures actuelles (de nombreuses questions se posent, par exemple sur les marchés de Noël) et renforcer certaines d'entre elles afin qu'elles soient en adéquation avec la situation actuelle, a-t-on appris à bonne source. Ils se sont aussi prononcés pour que les doses "booster" de vaccin soient plus rapidement généralisées. "Il faut agir. Et la meilleure chose est de le faire au niveau fédéral pour garder une vision claire", a commenté le gouverneur de Flandre occidentale, Carl Decaluwé, après la réunion.
"Cela n'a pas de sens que chacun prenne des mesures différentes. Un nouveau Codeco tel que prévu actuellement en janvier, c'est trop tard". Certains ont par ailleurs attiré l'attention sur la situation particulière de leur province par rapport au nombre d'hospitalisations. "La situation au sein des structures hospitalières est qualifiée de catastrophique", a affirmé M. Schmitz.
Il n'y a plus de temps à perdre pour se concerter
A l'issue du Codeco de mercredi dernier, le fédéral avait annoncé une nouvelle réunion "début janvier", soit après les fêtes, une échéance jugée déjà optimiste à l'issue de la réunion et qui, aujourd'hui, au vu de la situation épidémiologique et des appels de plusieurs experts et des gouverneurs à l'adoption de nouvelles mesures, est intenable.
Des réunions intercabinets auront lieu jeudi à l'échelon fédéral et la situation sanitaire sera au centre d'un comité ministériel restreint vendredi.
Aucune réunion du comité de concertation n'a encore été annoncée. Mercredi en commission de la Chambre, le ministre de la Santé, Frank Vandenbroucke, a appelé à agir rapidement. "Il n'y a plus de temps à perdre pour se concerter", a-t-il expliqué.
Selon lui, il faut s'attendre à des "semaines très difficiles". "Il y a pas mal d'incertitudes pour nous, les décideurs, pour les scientifiques et surtout pour les citoyens. Il faut être correct avec les gens et dire la vérité", a-t-il ajouté. En attendant, les pouvoirs locaux et provinces peuvent imposer localement des mesures plus restrictives s'ils l'estiment nécessaire.
A la Chambre, mercredi, la ministre de l'Intérieur Annelies Verlinden a d'ailleurs indiqué qu'elle avait "toute confiance" en la capacité des autorités locales et provinces de prendre "des mesures proportionnées, adaptées et ciblées" dans le contexte actuel de forte reprise des contaminations. La gouverneure de Flandre orientale Carina Van Cauter a notamment annoncé mardi une interdiction de fêtes dansantes sans encadrement professionnel, ce qui a été critiqué par des organisations de jeunesse.
La ministre de l'Intérieur, interrogée à ce sujet par des parlementaires, n'a pas suivi ces critiques. Elle a indiqué "reconnaitre la responsabilité et même l'obligation" des pouvoirs locaux de "prendre des mesures plus strictes là où c'est nécessaire".
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