La séance plénière de la Chambre a connu ses premiers incidents, en prélude d'un débat qui s'annonce houleux sur la proposition de résolution exprimant le soutien du parlement au Pacte des Nations unies sur les migrations.
Une note du ministre des Affaires étrangères, Didier Reynders, datée du 3 octobre, a soulevé des questions auprès de l'opposition. Dans ce document adressé à "tous les postes", il est indiqué que la "Belgique soutient le GCM (Global Compact Migration) et l'approuvera et commencera l'implémentation pratique de celui-ci".
"La Belgique fera aussi la promotion active vers les pays tiers et plaidera pour le maintien et l'approbation du texte à la Conférence de Marrakech", est-il précisé. Elle retrace le parcours des négociations, depuis le texte de base, qualifié de "très bon" tant dans des interventions au sein du "CoorMulti" (où sont représentés les gouvernements des Communautés et Régions) qu'au niveau des partenaires européens. Le "texte final (tel que convenu à NY le 13.07.2018) contient différents ajouts, éclaircissements et adaptations souhaités par la Belgique et l'UE", est-il précisé, notamment "la responsabilité des Etats d'origine dans le rapatriement et la réintégration, le rôle central de l'IOM (Organisation internationale des Migrants, la distinction entre migration régulière et irrégulière, la promotion des objectifs et des actions)".
Selon l'instruction du ministre belge des Affaires étrangères, "l'essentiel de nos priorités" s'y retrouve, le texte "ne va pas au-delà des lignes rouges belges". Le pacte "ne sera pas contraignant", il s'agit d'un "cadre de référence", est-il écrit, il s'agit de "créer une atmosphère encourageant le multilatéralisme et la collaboration internationale en matière de migration".
"Le Premier ministre s'exprimera au nom de tout le gouvernement"
Le 12 septembre, lors d'une nouvelle réunion "CoorMulti", il est confirmé que la Belgique "soutiendra" le pacte et l'"appliquera" avec "ses implémentations pratiques". Elle "assurera aussi la promotion de son approbation lors de la conférence de Marrakesh" où le Premier ministre Charles Michel se rend lundi. Le contenu de cette note correspond à ce que l'ambassadeur belge qui a négocié le texte a expliqué mardi devant la commission des Relations extérieures de la Chambre. "Connaissiez-vous cette note? Si c'est vrai vous avez mené par le bout du nez 150 députés", s'est exclamé le député Dirk Van der Maelen (sp.a), rejoint par Kristof Calvo (Ecolo-Groen).
Georges Dallemagne (cdH) et Ahmed Laaouej (PS) ont par ailleurs réclamé la présence des ministres et secrétaire d'Etat N-VA sur les bancs du gouvernement pour s'assurer que le Premier ministre s'exprime bien au nom de toute son équipe. "Le Premier ministre s'exprimera au nom de tout le gouvernement", a assuré le chef de groupe N-VA, Peter De Roover. La note de M. Reynders se conclut par ces mots: "le soutien international se mesurera à l'aune de la 'représentation' à la conférence de Marrakech: 'quels pays seront présents et à quel niveau?'". That's the question.
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