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De Croo donne une leçon à l'unif: "Les présidents francophones se voient sur des plateaux de télé pour s'engueuler, c'est un problème"

De Croo donne une leçon à l'unif: "Les présidents francophones se voient sur des plateaux de télé pour s'engueuler, c'est un problème"
©Belga
 
 

Le Premier ministre, Alexander De Croo, a lancé mercredi une mise en garde contre la tentation de facilité en démocratie lorsque survient la crise. Dans une leçon devant des étudiants en sciences politiques de l'UCLouvain, le chef du gouvernement Vivaldi a fait l'éloge de la diversité des opinions, richesse de la Belgique... et de sa coalition à sept partis.

Récemment, le président du Vlaams Belang, Tom Van Grieken, a reconnu qu'il s'était trompé à propos de Vladimir Poutine, source d'inspiration habituelle de l'extrême droite européenne. "C'est bien de pouvoir dire: je me suis trompé. Mais en fait il s'est trompé de modèle de société. On entend souvent: en temps de crise, il faut un leader fort, capable de prendre des décisions et d'avancer. Je suis en désaccord complet avec cette idée. Regardez quel pays est la Russie aujourd'hui: un million de Russes ont essayé de fuir le pays, l'espérance de vie est de dix ans inférieure à la nôtre, le Benelux a un PIB supérieur au sien", a souligné M. De Croo.

"Ne vous laissez pas convaincre par cette histoire de simplicité. Un leader fort a comme conséquence une société faible".

La crise sanitaire a mis sous les projecteurs un organe politique peu connu du grand public: le comité de concertation, présidé par le Premier ministre, qui rassemble les différents gouvernements du pays.  "Avant, c'était une forme de théâtre politique où chacun débitait son texte sur les points à l'agenda et à la fin, on prenait acte, chacun avait parlé et la concertation avait eu lieu. Aujourd'hui, le codeco est devenu un véritable endroit où l'on travaille ensemble, on s'écoute et s'enrichit de l'opinion des autres. Ce que j'ai vu, c'est une grande leçon de coordination. Vous pouvez avoir des constructions institutionnelles compliquées, ce qui est imbattable, ce sont des responsables politiques de bonne volonté, qui comprennent les enjeux et sont capables de passer une porte à deux. Vous pouvez faire toutes les réformes institutionnelles que vous voulez, s'il n'y a pas autour de la table des gens qui ont la volonté de travailler ensemble, ça ne sert à rien", a expliqué M. De Croo.

Le libéral flamand -qui n'a pas mis en avant son appartenance politique devant les étudiants- s'est posé en artisan du consensus au sein de la Vivaldi. "À sept partis, nous avons un gouvernement de centre avec des partis qui ont chacun leur particularité. . À moi de construire le consensus", a-t-il souligné, en égratignant néanmoins le climat politique parfois brûlant entre les partenaires francophones de la majorité. "Ce qu'on attend de nous, c'est de réfléchir avant de parler et de venir avec des solutions. Du côté francophone, il y a trois partis qui sont dans le gouvernement wallon et le gouvernement fédéral. Le fait que les présidents de ces partis se voient sur des plateaux de télévision pour s'engueuler, c'est un problème. Ils devraient se parler plus, cela ne se passe pas assez".


 

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