(Belga) L'accord de gouvernement flamand marque une nouvelle fois le virage d'une classe politique flamande de plus en plus repliée sur elle-même, aveuglée par ses obsessions nationalistes et complaisante face aux discours d'exclusion de l'extrême droite, a dénoncé DéFI, lundi. Pour la formation francophone amarante, plusieurs des mesures prises par la majorité N-VA/CD&V/Open Vld portent la marque du Vlaams Belang avec lequel le principal parti de Flandre a longuement négocié.
C'est le cas du durcissement des conditions des prestations sociales pour les étrangers arrivant en Flandre ainsi que de celles du parcours d'intégration. "Certaines de ces mesures posent sérieusement question en matière de loyauté fédérale puisqu'elles risquent de créer des déséquilibres importants entre des Régions ne fournissant plus les mêmes aides sociales", a souligné DéFI par voie de communiqué. Dans ce contexte, a-t-il poursuivi, l'abandon par la Flandre du financement du Centre interfédéral pour l'égalité des chances Unia, un service public interfédéral actif, indépendant et expert en politique d'égalité et de non-discrimination, pose autant de questions. "La volonté de la Flandre de lui couper les subsides symbolise, au delà du repli identitaire, une mainmise de l'extrême droite, laquelle demandait déjà la suppression du centre en 1992", a commenté le parti présidé par Olivier Maingain. Par ailleurs, DéFI souligne que gouvernement flamand entend réagir aux résultats du Vlaams Belang en instaurant un droit de vote à géométrie variable - non obligatoire aux communales et aux provinciales flamandes - qui démontre la volonté de la Flandre de s'affranchir une fois encore du socle commun de valeurs qui fonde l'Etat belge, à l'heure d'une crise de confiance entre le politique et le citoyen. Autre critique des amarantes francophones: la création d'un ministère de la Justice et de son exécution démontre que la Flandre s'arroge symboliquement une compétence qui ne lui revient pas. "Si ce ministère se confirme, il constitue une preuve que la Flandre s'érige en Etat qui a de moins de moins de comptes à rendre à l'Etat fédéral". Enfin, en annonçant l'élargissement unilatéral du Ring de Bruxelles, la Flandre montre une nouvelle fois son mépris de la concertation entre Régions et sa volonté d'étouffer Bruxelles sans égard pour la qualité de vie de ses habitants. "DéFI ne peut que constater que la Flandre semble faire le choix d'un fédéralisme de confrontation inquiétant", a-t-il conclu. (Belga)
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