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Demandeurs d'asile à Jodoigne: "Il y a des rumeurs parfois folles"

Demandeurs d'asile à Jodoigne: "Il y a des rumeurs parfois folles"
 
 

Jean-Paul Wahl était l’invité de Bel RTL ce matin. Le bourgmestre MR de Jodoigne a répondu aux questions d’Antonio Solimando. Les premières unités mobiles d'hébergement pour demandeurs d'asile viennent d'être installées dans sa commune. Soit 72 places sur les 900 qui ont été créées pour faire face à l'afflux de migrants auquel est confronté la Belgique.

Antonio Solimando: 72 demandeurs d’asile supplémentaires accueillis à Jodoigne, votre commune. Les premiers installés aujourd’hui. Pourquoi cette décision ?

Jean-Paul Wahl: "Il s’agit d’une décision prise par le gouvernement fédéral en raison du contexte international, des obligations également de la Belgique dans un contexte d’union européenne. Il y a aujourd’hui depuis quelques mois un afflux de réfugiés qui émanent principalement de pays comme la Syrie, l’Afghanistan et l’Irak. Il faut faire face à cette demande."

Antonio Solimando: Mais est-ce facile d’accueillir des réfugiés sur le territoire de sa commune ?
Jean-Paul Wahl: "Bien sûr que non."


Antonio Solimando: Politiquement, ce n’est pas facile, vis-à-vis des électeurs.
Jean-Paul Wahl: "Politiquement parlant, ce n’est pas nécessairement une chose facile, c’est clair. Mais cela fait partie également de la mission des pouvoirs publics de répondre à une demande et aux engagements du pays depuis la convention de Genève qui date de 1951. Et puis, c’est surtout une entraide au niveau international avec des réfugiés, des personnes qui sont soit des réfugiés politiques qui doivent être accueillis, soit vraisemblablement aussi des réfugiés économiques. Vous savez personne ne fuit son pays par plaisir."

Antonio Solimando: Quand Theo Francken est menacé de mort. On lui reproche de loger donc des demandeurs d’asile alors qu’il y a beaucoup de chômage en Belgique. Comment réagissez-vous ?

Jean-Paul Wahl: "C’est scandaleux parce que l’on oublie un peu vite les choses. En 1940, lorsque la Belgique a été envahie par les Allemands, les chaînes humaines c’était hier. Les Belges ont fui par milliers vers la France. Ils n’étaient d’ailleurs pas toujours bien accueillis. C’est quelque chose qui malheureusement peut encore arriver dans l’histoire d’un pays."

Antonio Solimando: L’intégration, cela se passe bien entre les réfugiés. Mais est-ce qu’il n’y a pas un sentiment d’insécurité dans votre population, vos électeurs ?

Jean-Paul Wahl: "Il y a toujours une crainte face à l’inconnu et il est évident qu’il y a eu au début un certain nombre de difficultés et de craintes, mais qui très vite se sont apaisées. Il y a de temps en temps les rumeurs qui sont parfois folles. Un tel événement que l’on exagère est intervenu à partir de telle population. Cela s’avère généralement non-fondé. Il n’y a pas eu une augmentation de la délinquance depuis l’arrivée du centre de réfugiés. Nous sommes aujourd’hui avec une capacité de 315 personnes. Il y en aura à peu près 400 pour une période temporaire, le temps que les casernes qui sont prévues dans d’autres endroits du pays puissent être aménagées pour les accueillir. Et puis il y aura aussi un examen du dossier. Et les délais à ce niveau-là se sont heureusement raccourcis. Par ailleurs, le contexte international peut changer dans 6 mois, dans un an, et la demande du nombre de réfugiés diminuer."


 

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