Le roi Philippe a repris ses consultations des présidents de partis politiques ce jeudi à 9h00. Il a reçu Meyrem Almaci (Groen), le duo Ecolo Zakia Khattabi et Jean-Marc Nollet, puis le sp.a John Crombez à 11h30, Wouter Beke (CD&V). Olivier Chastel (MR) et Olivier Maingain (DéFI) ont été reçus durant l'après-midi. Peter Mertens (PTB) sera reçu ce vendredi.
16h23 - Olivier Maingain, président de DéFI (ex-FDF), est reçu.
Olivier Maingain a répondu aux question des journalistes présents devant les grilles du Palais royal. "Je ne suis pas du tout demandeur d’élections anticipées. Je crois que ce serait totalement déraisonnable pour une raison évidente: si nous devions aller aux élections anticipées, c’est le 10 février. Et puis, on devrait former un gouvernement alors qu’on préparerait déjà une autre campagne électorale pour le 26 mai. Qui peut croire un seul instant qu’on trouverait aisément un accord de majorité, une coalition gouvernementale alors que nous sommes toujours en campagne électorale? Cela n’a donc aucun sens d’avoir des élections anticipées, sauf pour ceux qui veulent faire de l’agitation pour de l’agitation".
"Il peut y avoir encore un gouvernement de plein exercice et on peut encore essayer de trouver des majorités. Je ne dis pas que c’est chose aisée. Mais il ne faut pas tout de suite s’installer dans l’idée d’un échec. Ce n’est pas parce qu’il y a eu l’échec d’une majorité qu’il faut croire que tout est impossible pour autant", a encore confié le président de DéFI.
Quels dossiers seraient prioritaires selon lui? "En ce qui concerne mon parti, la première des priorités, c’est vraiment le pouvoir d’achat, c’est-à-dire l’abaissement de la fiscalité sur les plus bas et moyens revenus. J’ai suggéré lors des débats qu’on relève le montant de la quotité exonérée d’impôts pour la mettre à plus ou moins 11.000 euros par an. Ce qui représenterait un avantage fiscal substantiel pour le bas et moyen revenu".
15h12 - Olivier Chastel, président du Mouvement réformateur, fait son arrivée au Palais royal. Le libéral a quitté les lieux vers 16h10.
15h - L'extrême droite mène une action devant le Palais royal.
14h10 - Wouter Beke, le président du CD&V arrive sur un vélo électrique. Il est reparti très peu de temps après, à 14h26.
11h55 - Le Roi a reçu John Crombez, Président du sp.a. Selon lui, la probabilité que l'on se dirige vers des élections anticipées diminue, ce qu'il qualifie d'une "bonne chose".
10h50 - Zakia Khattabi et Jean-Marc Nollet ont, à leur tour, été reçus par le roi Philippe. A sa sortie, Jean-Marc Nollet est apparu avec un livre intitulé "feuille de route". Sur la couverture, un post-it indique "Pas de temps à perdre".
"On voit dans chaque crise une opportunité de faire bouger les lignes et les orientations qui sont prises. On fera la même chose ici. Cela a été dit à la Chambre par Jean-Marc Nollet", a déclaré la co-présidente d'Ecolo, Zakia Khattabi. La bonne solution c’est d’être dans un gouvernement en affaires courantes avec un Parlement fort ? "On ne va pas vous dévoiler ce qui a été dit. Il est important de respecter cette règle", a indiqué Jean-Marc Nollet, le co-président et député fédéral écolo. "Des propositions vont-elles être faites On pourrait mettre un coup d’accélérateur sur la sortie du nucléaire, maintenant que la N-VA est hors-jeu a ajouté", complète Zakia Khattabi.
10h05 - La présidente de Groen répond aux questions de nos journalistes mais refuse de s'exprimer sur son échange avec le roi Philippe. "Le Premier a lui aussi admis dans son dernier discours que l'on avait plus de mesures sociales et d'ambitions sur le climat. C'est ce que l'on dit depuis 4 ans et demi", assure-t-elle.
9h - Nos journalistes Loïc Parmentier et Pierre Haelterman ont pu constater l'arrivée de Meyrem Almaci, la présidente de Groen.
La veille, le chef de l'État avait déjà vu Benoît Lutgen (cdH), Gwendolyn Rutten (Open Vld), Bart De Wever (N-VA) et Elio Di Rupo (PS). Le Palais pourrait diffuser un communiqué en fin de journée pour préciser la suite des opérations. Ce défilé des présidents de parti fait suite à la démission mardi du Premier ministre Charles Michel, que le souverain tient en suspens.
La définition d'affaires courantes évolue avec les pratiques
En principe, Philippe pourrait refuser cette démission, mais cette hypothèse semble improbable vu la menace persistante d'une motion de méfiance à la Chambre contre le gouvernement minoritaire. La piste d'élections anticipées paraît elle aussi improbable, vu l'absence d'une majorité parlementaire pour dissoudre les chambres (seuls la N-VA, le Vlaams Belang et le PP veulent aller aux urnes avant les scrutins régionaux et européen déjà prévus le 26 mai prochain).
Au cas où le Roi accepte la démission de Charles Michel et que la Chambre ne se dissout pas, la coalition minoritaire orange-bleu (MR, CD&V, Open Vld) poursuivrait en affaires courantes, et la Chambre continuerait son travail jusqu'à la mi-avril, avant de se dissoudre comme exigé 40 jours avant les élections. Un gouvernement d'affaires courantes se doit de gérer l'État de manière prudente, en exécutant les décisions déjà approuvées mais sans engager de politiques nouvelles. Mais la définition d'affaires courantes évolue avec les pratiques, comme on a pu le constater lors de la période de 541 jours sans gouvernement de plein exercice en 2010-2011.
Le projet de loi de Finances a déjà été approuvé
Pour le budget 2019, qui aurait dû être approuvé ce jeudi, le changement est déjà perceptible. Sans majorité parlementaire pour l'approuver, le gouvernement démissionnaire a dû se résoudre à proposer de modifier la loi de Finances pour lui permettre d'exécuter les dépenses les plus urgentes dans les trois mois à venir (les salaires des fonctionnaires et des magistrats, les moyens de fonctionnements de la police et de l'armée, etc).
A travers ce texte, l'exécutif demande aussi au Parlement l'autorisation de lever l'impôt pour toute l'année. Les dépenses sont donc exécutées par crédits provisoires, ou "douzièmes provisoires", basés sur le budget de l'année précédente: chaque mois, on ne pourra dépenser plus d'un douzième du budget de l'année antérieure, à l'exception de certaines dépenses à effectuer en une fois, comme la contribution belge à certaines institutions internationales.
Le projet de loi de Finances a déjà été approuvé mercredi en commission de la Chambre et devrait recevoir cet après-midi le feu vert de la plénière. En principe, le gouvernement devra solliciter un nouvel accord de la Chambre dans trois mois pour le trimestre suivant.
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