Les élections communales se tiennent précisément dans une semaine. Dans cette dernière ligne droite, certains candidats sont confrontés à des commentaires d'une extrême violence. A Bruxelles, trois d'entre eux ont été victimes d'insultes à propos de leur physique, leur origine ou leur orientation sexuelle.
"On vient bien que ça cible mon orientation sexuelle, ça c'est clair, on est dans la vulgarité ici", explique Michaël François en tenant une affiche électorale à son effigie.
Ce dimanche matin, il découvre avec stupeur ce papier dans sa boîte aux lettres. C’est sa propre affiche, couverte d’insultes homophobes. Le plus inquiétant, c’est de l’avoir reçu à son propre domicile. "Ce qui est grave ici, c'est que mon adresse privée, qu'on peut trouver sur le site de la Ville, a été utilisée avec une mauvaise intention. Il y a une vraie démarche pour venir jusque chez moi. C'est mon adresse privée, je vis avec mon compagnon, qui lui aussi est évidemment assez surpris par rapport aux dangers que ça peut représenter", indique le candidat DéFI de Bruxelles-Ville.
Ça m'a donné encore plus envie de me battre
Sous le choc, il décide de partager l’affiche sur sa page Facebook. Et il n’est pas le seul : il y a dix jours, un candidat d’origine arabe voit son affiche taguée par des dessins racistes. Les réactions positives des internautes l’aident à surmonter cette épreuve. "Si j'avais encore une petite baisse de motivation et un petit doute par rapport à mon engagement, ce genre d'acte a complètement supprimé ça et m'a donné encore plus envie de me battre pour faire en sorte qu'on lutte contre ce genre d'agissements et qu'on ait une société où ce genre de parole violente n'ait plus sa place ni droit d'être", confie Karim Sheikh Hassan, candidat Ecolo à Etterbeek.
Ça ne permet pas à la personne d'être autre chose que gros ou autre
Dans son parti, Karim n’est pas le seul à avoir été visé. A nouveau, des insultes homophobes, et même des moqueries sur le physique. Christophe Pierroux, candidat à Etterbeek, a décidé de porter plainte. "Comme toute forme de discrimination, je trouve que s'arrêter simplement à l'apparence d'une personne, c'est un peu réducteur, et ça ne permet pas à la personne d'être autre chose que gros ou autre", explique-t-il.
Si les affiches taguées ont été rapidement jetées et remplacées, les insultes restent difficilement supportables. Mais de cette mauvaise expérience, les trois candidats ressortent encore plus motivés.
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