Nathan Clumeck, professeur en maladies infectieuses à l'ULB et au CHU Saint-Pierre, était l'invité de Pascal Vrebos ce dimanche. Le spécialiste a notamment souligné le fait que notre pays n'était pas préparé à faire face à l'épidémie de coronavirus alors qu'une telle situation était prévisible.
"C’est une grippe", avait déclaré Maggie De Block, ministre de la Santé publique le 3 mars dernier, sous-entendant que la situation était sous contrôle en Belgique. Nos autorités n'ont-elles pas cru à l'émergence d'une telle épidémie dans notre pays ?
"Je ne pense pas qu’on n’y a pas cru. Nous n’étions pas préparés et nous sommes arrivés devant ce mur. On n’était pas les seuls, ce n’est pas une critique, c’est un constat. Et donc, on s’est retrouvés confrontés à tous les problèmes liés à ce mur", analyse Nathan Clumeck.
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Pascal Vrebos lui fait ensuite part de son incompréhension. Il rappelle l'élaboration d'un plan contre une pandémie fin 2005 ainsi qu'en mars 2009. Et le fait qu’une pandémie de grippe mortelle survient tous les 40 ans. La dernière, appelée la grippe russe, date de 1977. Elle a fait un million de morts. "En 2009, dans son plan, l’Etat belge met 32 millions de masques chirurgicaux et 6 millions de masques respiratoires à disposition. Tout est là... Et alors, que se passe-t-il ?", lui demande le journaliste.
Je pense que devant cette absence de menace visible on a baissé les bras
"Ce que l’on a fait à l’époque était remarquable. La ministre était Laurette Onkelinx. Elle avait pris les choses sérieusement en main et on avait fait ce plan dans lequel l’hôpital Saint-Pierre était hôpital de référence. On prévoyait des réserves stratégiques dans les masques, les ventilateurs, les lits, etc. Et puis, il ne s’est rien passé. Le H1N1 est arrivé mais il ne s’est rien passé. Et donc je pense que devant cette absence de menace visible on a baissé les bras", estime le professeur en maladies infectieuses.
Pour ce spécialiste, les autorités auraient "dû lire ce plan". "C'est dommage", regrette Nathan Clumeck.
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