Le Premier ministre, Charles Michel, a défendu, en commission des Affaires étrangères de la Chambre, la candidature de Didier Reynders au poste de commissaire européen. "Nous estimons que le candidat qui est proposé dispose des compétences générales nécessaires pour assumer cette fonction", a-t-il déclaré. Il a par ailleurs répété, concernant cette désignation, que le gouvernement avait suivi la procédure en vigueur depuis 30 ans et conforme à la jurisprudence du Conseil d'Etat sur les affaires courantes. Des consultations informelles de plusieurs partis ont eu lieu avant que la candidature de M. Reynders ne soit transmise à la future présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a-t-il précisé. Qui plus est, un commissaire européen ne porte pas la voix de son pays ou de son parti, a-t-il souligné.
"J'ai entrepris de démarrer des contacts informels"
"En raison de la situation politique et du fait qu'il n'y a pas, à ce stade, de processus ni de formation, ni de préformation d'un gouvernement fédéral qui a démarré en Belgique, j'ai entrepris de démarrer des contacts informels auprès de responsables de formations politiques démocratiques qui sont représentées à la Chambre des représentants par un groupe politique reconnu. C'est suite à ces contacts informels que j'ai proposé au Conseil des ministres le 24 août 2019 d'habiliter le premier ministre à transmettre à l'Union européenne la candidature de Didier Reynders pour la fonction de commissaire européen".
Le PTB avait réclamé un vote
Le PTB avait été le seul parti à réclamer vendredi un vote du parlement sur la désignation du candidat belge à la Commission européenne. Sa demande d'une modification de l'ordre du jour de la commission des Affaires étrangères de la Chambre n'avait pas été acceptée. Le chef de groupe Raoul Hedebouw avait fait remarquer que le gouvernement fédéral était en affaires courantes et ne reposait plus sur une majorité parlementaire. "S'il y a eu de grands accords entre les partis traditionnels, et bien votez pour le fait que Didier Reynders nous représente à la Commission", avait lancé M. Hedebouw à ses collègues.
Le cdH dénonce un show du député communiste
Les autres députés sont restés muets à l'exception du cdH qui a regretté le "show" du député communiste. "Si vous êtes un bon démocrate, vous savez que ce n'est pas au parlement belge de désigner le commissaire européen. Dans la démocratie européenne, c'est le parlement européen qui désigne les commissaires. C'est un travail qui ne nous appartient pas", a répondu Georges Dallemagne.
Un débat sur la question
Le PS, à l'instar d'autres partis, a souhaité qu'un débat approfondi ait lieu sur la politique européenne. "C'est clair que ce n'est pas le candidat que nous soutenons. Nous estimons qu'un débat de fond sur la politique européenne est plus qu'important. Que va faire, par exemple, Didier Reynders pour mettre en place un vrai pilier social européen? ", a expliqué Hugue Bayet.
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