Elio Di Rupo était l’invité de Bel RTL ce vendredi matin. Le président du PS a répondu aux questions de Martin Buxant. Le socialiste a commenté les grognes sociales qui ébranlent le pays: les trains paralysés, la grève dans les prisons et l’appel à faire grève à partir de mardi dans tous les secteurs. Pour lui, le gouvernement a une attitude inacceptable.
Est-ce que vous pensez que c’est évitable ou inévitable de faire grève à ce stade ?
"D’abord, je déplore les conséquences de la grève et singulièrement celle à la SNCB avec ces gens qui vont travailler… "
Et ce sont les examens pour les étudiants…
"Donc, c’est une situation très difficile, mais il ne faut pas se tromper de cible. La cible principale, c’est le gouvernement. C’est lui qui réduit de plus de 2 milliards les montants attribués à la SNCB, à un moment où justement on a besoin davantage de SNCB, notamment pour résoudre les problèmes de mobilité. Et donc, il y a véritablement une attitude du gouvernement qui est inacceptable. Il faut une négociation raisonnable et tenir compte de la réalité des gens qui travaillent aux chemins de fer".
C’est un mouvement social coordonné. C’est vraiment pour casser le gouvernement fédéral ? D’ailleurs Marc Goblet, le patron de la FGTB, n’en fait pas mystère. Il aimerait que ce gouvernement tombe.
"Je ne suis pas dans cet état d’esprit mais c’est le gouvernement qui crée les difficultés et c’est le gouvernement qui, par toutes les mesures inacceptables qui ont été prises, qui a mis le pays dans l’état que nous connaissons".
Et quand Marc Goblet dit qu’il veut faire tomber le gouvernement, vous trouvez qu’il exagère ou pas ?
"Cela relève de la responsabilité des syndicats. Moi je ne suis pas là pour dire que le gouvernement tombe. Je dis simplement que le gouvernement doit changer de cap et singulièrement ce que prévoit le ministre de l’emploi actuellement, cette flexibilité outrancière. Quand on pense que pour le travail à temps partiel, on voudrait prévenir les gens qui vont travailler un jour à l’avance, ce sont des situations inadmissibles".
Il y a des liens très forts entre le syndicat socialiste et le parti socialiste…
"Et bien vous vous trompez"
Est-ce que le PS est-il derrière tout ça ?
"Moi je suis un peu fatigué d’entendre toujours quand cela ne va pas « syndicat socialiste, syndicat socialiste ». Il y a la FGTB, il y a des écologistes, il y a des PTB. D’ailleurs, on l’a vu avec cette personne qui a agressé un commissaire de police, il se revendique du PTB. Il y a bien entendu des socialistes et aussi d’autres formations politiques. Les syndicats, ce sont les syndicats, le parti socialiste, c’est le parti socialiste. Et moi je ne participe à aucune réunion de décision des syndicats".
REACTION DU MR sur la position du PS
"Le PS devrait avoir le courage de se désolidariser de la grève sauvage qui vise le blocage du pays organisé par le syndicat socialiste. Ce blocage coupe de plus en plus la Belgique en deux. On ne peut pas être un parti de la responsabilité et soutenir le blocage du pays qui confisque la liberté de circulation des travailleurs et des étudiants. Une minorité de grévistes ne peut s'ériger en acteur politique aspirant publiquement à la fin d'un gouvernement de réformes, soutenu en cela par les populistes du PTB dont le PS devrait avoir le courage de se distancier", a déclaré M. Ducarme à l'Agence Belga.
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