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Elio Di Rupo juge la Commission européenne "décevante" face à la crise énergétique: elle "fait semblant de vouloir plafonner les prix"

 
 

Elio Di Rupo (PS) était l'invité de Pascal Vrebos ce dimanche sur RTL TVI. Le ministre-président de la Wallonie a fortement critiqué la Commission européenne. Le socialiste juge l'institution "décevante" dans son aide fournie aux citoyens en temps de crise, que ce soit pour les inondations subies en Belgique ou la crise énergétique.

Pascal Vrebos: Pour les inondations, vous avez dépensé plus ou moins 5 milliards. L'Europe vous donne des cacahuètes, avez-vous dit. Pourquoi vous ne vous battez pas pour avoir plus à l'Europe alors que l'Europe donne de l'argent à l'Ukraine et aux autres.

Elio Di Rupo: Je ne mets pas en parallèle l'Ukraine.

Pascal Vrebos: Mais les gens le font.

Elio Di Rupo: Je dirais simplement qu'on doit aider l'Ukraine, et qu'il faut aider davantage les régions.

Pascal Vrebos: Ils ne le font pas.

Elio Di Rupo: Ce qui est anormal, c'est que l'Union européenne et la Commission nous donne 87 millions là où on a dépensé entre 4 et 5 milliards. Ça ne va pas. Nous l'avons fait remarquer au niveau national. Nous le ferons remarquer au niveau de la Commission européenne. Mais je dois vous dire, quand on parle de déception, la Commission européenne est extrêmement décevante parce que non seulement, en termes d'intervention pour les inondations, ce sont en effet des cacahuètes. Mais en plus, pour le moment, on a sorti un nouveau document qui voudrait nous conduire à l'austérité, comme on l'a connu vers les années 2008-2010. Eh bien non, l'austérité, nos concitoyens en ont assez.

Pascal Vrebos: Vous visez Von Der Leyen, la président de la Commission?

Elio Di Rupo: Je trouve que la Commission, malheureusement dans son ensemble, c'est une politique qui est très allemande. Et la Commission devrait être la mère de tous les pays européens et de toutes les régions européennes.

[…]

Elio Di Rupo: Je ne suis pas d'accord avec ce que la Commission européenne fait.

Pascal Vrebos: Donc avec la présidente Von Der Leyen?

Elio Di Rupo: C'est à elle à assumer au nom de tous les commissaires européens la neutralité.

Pascal Vrebos: Vous êtes du côté de Charles Michel finalement? (NDLR: Charles Michel, élu du MR et actuel président d'une autre instance européenne, le Conseil européen, a critiqué la lenteur de la Commission à proposer des mesures pour aider les citoyens durant la crise énergétique).

Elio Di Rupo: Dans cette affaire, Charles Michel a raison. Soyons très clair. Nous avons besoin d'une Commission européenne, je le répète, qui se préoccupe d'une manière équitable de tous les pays et de toutes les régions.

[…]

Pascal Vrebos: Parlons du portefeuille des Wallons. La Commission européenne propose un plafonnement du prix du gaz à 275 euros par mégawatt/heure. C'est toujours trop élevé pour vous?

Elio Di Rupo: Mais bien entendu! Nous avions proposé un plafonnement à 180 euros. On en est loin. C'est pour ça que je suis aussi mécontent. La Commission fait semblant de vouloir plafonner les prix, mais met des conditions telles que ces conditions ne seront pas atteintes.

Pascal Vrebos: Hypocrite? Imposteur?

Elio Di Rupo: Je n'utilise pas ces termes. […] Je dis simplement que ce n'est pas ça que nos concitoyens attendent. Nos concitoyens en ont marre de payer le gaz et l'électricité au prix actuel. Dès lors, qui peut le mieux trouver une solution? C'est la Commission européenne parce qu'elle est censée s'occuper de l'ensemble des pays européens. On peut acheter au niveau européen, comme on l'a fait pour les vaccins, et on peut imposer les prix. Mais c'est une question très politique. En 30 secondes, je vais vous le dire. Il y a la droite et la droite ultra-libérale au sein de la Commission, qui ne supporte pas qu'on touche au marché de l'offre et de la demande. Et puis, il y a des commissaires comme monsieur Breton (NDLR: Thierry Breton, dirigeant d'entreprise et politique français, commissaire européen du Marché intérieur et d'autres portefeuilles), comme Gentiloni (NDLR: Paolo Gentiloni, politique italien de gauche, commissaire aux Affaires économiques et monétaires), qui disent "On doit intervenir, on doit avoir un contrôle des prix". Et pour le moment, ceux-là ne sont pas écoutés. Mais moi, je suis pour le contrôle des prix.


 

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