La ministre de la Santé et de la Migration, Maggie De Block (Open Vld) était l'invitée de l'émission "C'est pas tous les jours dimanche" ce matin. Elle a répondu aux différentes questions de Christophe Deborsu sur ses attributions ministérielles.
Question: comment expliquer que le nombre de malades de longue durée a presque doublé depuis 2005 et que les chiffres ne cessent de grimper ? La Belgique va mal ?
Réponse: "Non, ce que la Belgique a tardé à faire, c’est prendre des mesures de réinsertion. Quand on voit les chiffres de 2005 à 2014, il y avait une croissance de 8 à 10%. Maintenant, il y a une croissance de 4 à 5%. C’est normal, il y a vraiment des gens qui ont des maladies de longue durée. Le plus important est qu’il faut prendre le temps de guérir. Ensuite, si tu peux reprendre le boulot, il est impossible de le faire directement à 100%."
Q: le Wallon vit 3 ans de moins que le Flamand. Comment l'expliquer?
R: "Il y a beaucoup de mesure qu’on peut prendre, mais nous pouvons aussi faire de la prévention. Quand tu vois les statistiques, il y a plus de femmes en Wallonie qui vont mourir à cause d’un cancer du sein. C’est la prévention qui n’est pas suffisante. Il y a des sujets pour lesquelles les communautés et les régions doivent s’entendre ou il faut réfédéraliser. Cela peut sauver des vies. En Flandre, il y a plus de prévention pour les cancers du sein et ça marche."
Q: des consultations gratuites chez le médecin généraliste permettraient-elles de réduire l’écart ?
R: "La gratuité n’existe pas, mais je suis pour qu’il y ait suffisamment d’accessibilité. Le tiers payant existe pour les gens qui ont des problèmes pour payer (c’est la mutuelle qui paye directement le médecin). Il y a aussi le BIM (intervention majorée) avec des gens qui ont des allocations sociales. On a pris assez de mesures pour les gens qui ne parviennent pas à payer. Si vous avez des revenus stables et suffisants, vous pouvez payer quelque chose car gratuit, ça n’existe pas."
Q: Vous pensez à refédéraliser certaines compétences en matière de soin de santé pour plus de cohérence. A quoi pensez-vous exactement ?
R: "Pour la vaccination, il faut travailler sur une grande échelle. Pour vacciner la population, il faut que ça se décide au niveau fédéral par exemple."
Q: Jan Jambon a déclaré "Les milliards transférés de la Flandre vers la Wallonie maintiennent bien trop les Wallons dans leur hamac"... Faut-il moins de transferts en terme de sécurité sociale? Donne-t-on trop d’argent aux Wallons et ça les endort?
R: "J’ai toujours travaillé pour être efficace avec l’argent. On sait qu’il y a des problèmes dans notre pays. On doit aider les gens à travailler de manière plus efficace. On l’a fait avec la réforme des hôpitaux notamment. Je ne sais pas où la N-VA a cherché ses chiffres et je ne parlerais pas de hamac. C’est trop négatif."
Q: concernant la fin des allocations de chômage illimitées dans le temps, n'est-on pas en train de pousser encore plus de gens dans la précarité ?
R: "Les premiers six mois, on aura une allocation plus consistante mais en même temps on va donner des formations et aider les gens à se réinsérer sur le marché du travail. On veut limiter car on voit qu’après deux ans, il n’y a presque pas de gens qui ont envie de reprendre le travail. Il y a aussi pas mal d’offres d’emploi qui ne trouvent pas preneur."
Q: quel est le bilan de votre court-mandat sur le volet migration?
R: "On a quand même beaucoup de demandes d’asile. Le nombre de demandeurs est très élevé. 50% est accepté. Avoir des réfugiés demandeurs d’asile, c’est nécessaire. Mais par rapport à notre population, c’est trop. Notre pays est très attractif car notre système de sécurité social est un des meilleurs du monde."
Elle poursuit: "On travaille pour mettre en place des procédures plus rapides pour que les demandeurs sachent plus vite si ils peuvent rester en Belgique. On pense qu’au niveau européen et international, on doit travailler avec les autres pays sur ce thème-là. Et créer des centres de demandeur d’asile en dehors des frontières de l’Europe. Il faut éviter que des personnes restent chez nous dans l’illégalité par exemple."
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